Sortir de l’addiction : les jeunes et leurs parents d’abord !
13 janvier 2015
Chez les jeunes, 30% des décès évitables sont liés à une conduite addictive. ©INPES
Mises en place en 2011, les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) aident les jeunes à parler de leur dépendance et à maîtriser leur usage de drogues. Essentiel dès lors que la consommation devient problématique, ce dispositif est pourtant peu connu du grand public. Une campagne de communication vient donc d’être lancée, pour informer et dépasser les clichés liés à la prise de drogue.
« Animées par des professionnels des addictions et de l’adolescence (médecins, psychologues, éducateurs), les CJC accueillent gratuitement les jeunes de 12 à 25 ans », soulignent l’INPES, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) et le ministère de la Santé.
Avec ou sans substances, toutes les addictions peuvent être abordées : l’alcool, le cannabis, le tabac, les drogues dures mais aussi les jeux-vidéos ou les réseaux sociaux.
Ce dispositif complet peut aussi intégrer les parents. Pourtant, 84% d’entre eux et 77% des jeunes n’en ont jamais entendu parler. Une campagne de communication est donc lancée du 12 janvier au 8 février par les autorités. Au programme, des spots télé reflétant la réalité vécue par les jeunes. Des caricatures et des idées fantasmées mettent en berne les clichés et les idées reçues sur la drogue. Tout un volet digital est aussi disponible (bannières, intégration éditoriale, community management…)
Une réelle préoccupation
En France, plus de 400 Consultations Jeunes Consommateurs ouvrent leurs portes à toute famille concernée par l’addiction. L’usage de tabac, d’alcool ou de cannabis ou encore de drogues dures fait l’objet d’une grande inquiétude de la part des proches. Ainsi, « 94% des parents sont préoccupés par les pratiques potentiellement addictives des adolescents », nous révèlent également l’INPES, la Mildeca et le ministère de la Santé.
Le sujet est-il pour autant abordé en famille ? Au vu des nombreux tabous liés à la drogue, certaines situations sont passées sous silence. Mais dans la majorité des cas, les choses sont dites et « débouchent sur des conflits, notamment dans le cadre d’une polyconsommation, pour 68% des jeunes et 61% des parents », poursuivent-ils. La CJC est donc un moyen d’apaiser ces tensions intrafamiliales liées aux conduites addictives.
Sortir du silence
Il s’agit aussi de lever le voile sur une conduite à risque et la souffrance des jeunes. « La plupart des jeunes minimisent leur consommation ». Au total, 40% des parents estiment que leur enfant entretient un rapport addictif à toute forme de drogue, alors que seuls 19% des jeunes confirment être, en effet, concernés par cette emprise.
Rappelons que l’adolescence, période charnière dans le développement de chacun, est la plus adaptée pour mettre en place un accompagnement, et intervenir avant que la consommation récréative ne laisse place à l’addiction, ou de proposer des pistes pour sortir de l’addiction chez les jeunes déjà accros. L’idée étant de limiter le risque de difficultés quant à l’intégration du jeune dans sa vie sociale et professionnelle. Si vous souhaitez entrer en relation avec un professionnel de l’addiction, n’hésitez donc pas à prendre rendez-vous au sein d’une CJC, et sachez que d’autres portes vous sont aussi ouvertes : celles des médecins généralistes ou celle du réseau Drogues-Info-Service.
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Source : La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), le Ministère des Affaires Sociales, de la Santé et des Droits des Femmes, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES)
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet