Souffrance psychique au travail : les femmes deux fois plus touchées
05 mars 2024
Entre 2007 et 2019, la prévalence de la souffrance psychique en lien avec le travail a été multipliée par deux. Et les femmes sont deux à trois fois plus concernées que les hommes.
Epanouissement personnel, interactions sociales… Le travail peut être une source de bien-être pour les salariés. Mais l’inverse est vrai aussi lorsque l’activité salariée s’accompagne de stress et de souffrance psychique.
Ainsi, comme le souligne Santé publique France, « en 2019, la prévalence de la souffrance psychique en lien avec le travail était plus de deux fois supérieure à celle de 2007 ». Et les femmes semblent davantage concernées. Elles étaient en effet deux à trois fois plus touchées que les hommes chaque année. « Chez les femmes, la prévalence augmentait de 2007 (2,4 %) à 2018 (6,2 %), avant de connaître une légère baisse en 2019 (5, 9%) », explique ainsi Santé publique France dans son dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire. « Chez les hommes, la prévalence augmentait jusqu’en 2015, diminuait légèrement en 2016 pour repartir à la hausse et se stabiliser à 2,6 % sur les deux dernières années. »
Troubles anxieux, dépressifs, burnout… Les risques étaient les plus élevés chez les femmes travaillant dans les secteurs du transport et de l’entreposage. Alors que chez les hommes, c’est dans le milieu agricole que les signalements étaient les plus importants.
Comment expliquer cette augmentation ?
Pour Santé publique France, deux explications sont plausibles. La première ? Une détérioration des conditions de travail. La seconde ? Une prise de conscience et une meilleure connaissance des problèmes de santé mentale. Provoquant de fait une meilleure sensibilisation des médecins au diagnostic de la souffrance psychique en lien avec le travail, mais davantage de verbalisation de la part des salariés.
Devant ce constat, « la mise en place de politiques visant à réduire les inégalités entre les sexes dans les secteurs les plus à risque contribuerait à une répartition plus équitable des expositions professionnelles », insiste Santé publique France. « (Cela) aurait possiblement un impact positif sur la santé mentale des salariées, deux fois plus impactées par la souffrance psychique en lien avec le travail que les hommes. »
A noter : alors que le nombre de cas de souffrance psychique ne cesse d’augmenter, cette dernière ne figure pas dans les tableaux de maladies professionnelles des régimes de sécurité sociale.