Sport intense : gare au « coup de chaleur d’exercice »

02 juin 2022

Pratiquer un effort intense en période de fortes chaleurs n’est pas sans conséquences. Des médecins du CHU d’Angers alertent sur le risque du « coup de chaleur d’exercice ». Une situation qui doit conduire à un refroidissement immédiat.

C’est après l’hospitalisation de deux marathoniens victimes d’un coup de chaleur que des médecins réanimateurs du CHU d’Angers ont décidé d’alerter. En effet pratiquer une activité intense, qui plus est lorsqu’il fait chaud, n’est pas anodin.

En se contractant, les muscles produisent une quantité considérable de chaleur qui conduit à l’augmentation de la température corporelle. Et lorsqu’il fait chaud et que l’effort est trop intense, le système de régulation thermique se dérègle, entraînant un risque d’hyperthermie.

A la clé, « éblouissements, nausées, maux de tête, vertiges, fatigue inhabituelle, troubles de la vision, propos incohérents », décrit le Pr Pierre Asfar, médecin réanimateur au CHU d’Angers. Autant de signes qui « doivent alerter et conduire à un refroidissement immédiat ».

Pas seulement en période de canicule

L’on pourrait penser que cette « hyperthermie d’effort » – l’autre appellation du coup de chaleur d’exercice – ne se produit qu’en période de canicule. Or « les sportifs peuvent en être victimes par (seulement) 25°C. En l’absence de vent et avec un taux d’humidité élevé, la température corporelle augmente et sa régulation est rendue difficile, voire impossible, provoquant ces malaises qui peuvent être très graves voire fatals », souligne le Pr Pierre Asfar. Lequel précise que « même si les sportifs entraînés peuvent en être victimes, car ils sont susceptibles d’outrepasser leurs capacités, notamment lors d’une compétition, le coup de chaleur peut survenir, quel que soit le niveau sportif de la personne ».

Contre le coup de chaleur, du bon sens

Le Pr Pierre Abraham, à la tête du service de médecine du sport au CHU d’Angers rappelle que « lorsque la météo n’est pas favorable à un exercice intense, mieux vaut réduire – voire annuler – sa séance ». Vous pouvez aussi aménager vos horaires en commençant plus tôt le matin. Par ailleurs, aspergez-vous régulièrement le visage et la nuque avec de l’eau et hydratez-vous, avant, pendant et après l’effort… Même si vous n’avez pas soif.

Et si l’hyperthermie survient, il faut agir rapidement : mettez la victime au frais et à l’abri, refroidissez-la avec des sacs de glaçons sur les cuisses et les bras et appelez le 15.

  • Source : CHU d’Angers

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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