Sport : reconnaître à temps, le syndrome de surentraînement

07 juin 2024

Le syndrome de surentraînement frappe les sportifs qui sont allés au-delà d’une certaine limite. De quoi s’agit-il précisément et comment se caractérise-t-il ? Eléments de réponses.

A l’image d’un coureur qui prépare un marathon, l’entraînement est constitué de différentes séances plus ou moins intenses, entrecoupées de périodes dites de ‘récupération’. Loin d’être du repos, les séances lors de cette période se caractérisent par leur allure très modérée qui vise à assimiler les séances intensives précédentes. Le surentraînement se noue justement sur cet enchaînement qui doit être normalement suffisamment bien dosé pour permettre une progression régulière.

Fatigue intense et persistante

 Ce syndrome se caractérise ainsi par l’installation d’une fatigue chronique, qui induit une baisse des performances. A noter qu’« il peut toucher tout athlète, quel que soit son niveau, amateurs comme professionnels », précise Maxime Lauvernier, auteur d’une thèse de médecine sur le sujet. Lequel ajoute qu’« il existe aussi des conséquences tant sur le plan somatique que sur le plan psychique. Cela nécessite souvent plusieurs mois pour être réversible ».

Les spécialistes distinguent en fait deux formes de surentraînement :

  • L’overreaching syndrome, lorsque la phase de récupération n’est pas respectée ou que l’athlète augmente délibérément, sur une courte période, sa charge de travail. Il s’ensuit rapidement une faible baisse des performances sans signes physiques ou psychologiques associés. Si celle-ci est repérée et compensée immédiatement par quelques jours de repos, elle est sans conséquences pour le sportif qui retrouvera aussitôt son niveau d’avant ;
  • L’overtraining syndrome: il est caractérisé par des signes (cliniques, biologiques, immunologiques…) associés à une fatigue persistant sur plusieurs semaines voire mois. Et ce, malgré le respect d’une période de repos complet.

Erreurs communes

Les sportifs amateurs apparaissent plus exposés, dans la mesure où ils ne bénéficient pas d’un encadrement spécifique. Dans son ouvrage intitulé Courir, du jogging au marathon, Michel Delore, liste les erreurs les plus communes susceptibles de faire basculer vers le surentraînement :

  • Le fait d’allonger la séance ou d’augmenter l’intensité lorsque l’on se sent en forme. Avec cette idée – fausse – que plus on en fait, meilleure sera la performance ;
  • Réaliser un entraînement difficile un lendemain ou surlendemain de compétition ;
  • Abuser de la course fractionnée (alternance de rythme lent et d’accélérations), sans respecter un ou deux jours de récupération ;
  • La reprise trop précoce après une maladie (grippe…) ou une blessure musculaire ;
  • La « non prise en compte des activités professionnelles (avec les temps passés en déplacement…) et familiales dans le programme sportif », souligne l’auteur.

En résumé, si vous préparez une compétition au long cours telle qu’un marathon ou un trail, respectez scrupuleusement le plan d’entraînement qui liste avec précision, le nombre de séances, leur durée et leur intensité. Mais aussi les phases de récupération et de repos. Et au moindre doute, interrogez votre médecin.

  • Source : Maxime Lauvernier. Prévalence du syndrome de surentraînement chez les traileurs en région Provence Alpes Côte d’Azur. Sciences du Vivant [q-bio]. 2020. ffdumas-03023821 - Courir, du jogging au marathon. De  Michel Delore. Amphora Editeur.

  • Ecrit par : David Picot – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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