SRAS : les critères diagnostics de l’OMS mis en question

01 juillet 2003

Fronde en Albion ! Le célèbre British Medical Journal vient de publier une étude contestant la « faiblesse » des critères établis par l’OMS pour le diagnostic du SRAS. Les symptômes respiratoires ne constitueraient pas les meilleurs indices.

Les recommandations de l’OMS pour l’identification des cas suspects comprenaient le contact avec un sujet infecté, une fièvre supérieure à 38°C et la présence de symptômes respiratoires. Pour l’Organisation, en l’absence d’un test diagnostique fiable et rapide, ces critères restent pertinents.

Le Dr Timothy Raimer, du Prince of Wales Hospital » de Hong Kong, n’est pas de cet avis ! Entre le 11 et 31 mars dernier, 556 personnes ayant eu un contact avec un malade atteint de SRAS sont venues consulter à l’hôpital. Au total, 97 cas de SRAS avéré ont été diagnostiqués. Les symptômes cliniques les plus fréquemment relevés par Rainer ont été de la fièvre et un essoufflement certes, mais aussi des frissons, des malaises, des douleurs musculaires, une rigidité et des douleurs cervicales, une perte d’appétit, et des vomissements avec diarrhée… D’autres symptômes ORL – toux avec ou sans expectoration, écoulement nasal et maux de gorge – ont été plus fréquents chez les malades qui n’avaient pas été infectés par le virus du SRAS.

En fait parmi les 97 cas de SRAS, 25 seulement présentaient les critères retenus par l’OMS. Ce qui revient à dire selon Raimer, qu’en se basant sur les seules recommandations de l’Organisation, on laisserait « passer » 3 cas sur 4. A ce jour, nous n’avons pu obtenir de commentaire des services concernés au siège de l’OMS, à Genève.

  • Source : British Medical Journal, Vol.326 pp.1354-58

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