Stress au travail : 4 000 infarctus par an en France

14 septembre 2012

Après plusieurs études aux résultats controversés, le lien apparaît désormais bel et bien établi : stress au travail et santé cardiaque ne font vraiment pas bon ménage. D’après une étude publiée dans la revue de référence The Lancet, le stress professionnel augmenterait le risque d’infarctus du myocarde… de 23% !

Ce chiffre inquiétant ressort d’une méta-analyse européenne, initiée en 2008 et appelée IPD-WORK Consortium. Au total, les auteurs ont exploité les données issues de 13 travaux dont l’étude française GAZEL, qui regroupe près de 20 000 agents d’EDF-GDF. Avec 200 000 participants suivis 7 ans en moyenne, cette étude a réuni autant d’hommes que de femmes, dont l’âge moyen était de 42 ans.

Le stress au travail a été défini de manière précise, résultant d’une « combinaison d’une forte demande de travail avec peu de marges de manœuvre ». Cette notion a ensuite été évalué à l’aide de « questionnaires portant sur les aspects psychosociaux liés au travail ».

Il ressort que 15,3% des participants ont déclaré être exposé à un stress professionnel, tel qu’il est défini ici. Au cours des sept années de suivi, les chercheurs ont recensé « 2 358 événements coronariens ». Selon Marcel Goldberg, épidémiologiste à l’INSERM (Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines) qui a participé à l’IPD-WORK Consortium, « les individus exposés au stress au travail ont un risque 23% plus élevé (que les autres) de faire un infarctus ».

Renforcer la prévention

Le stress au travail serait donc responsable d’une augmentation «modeste mais non négligeable » du risque d’infarctus du myocarde. « Dans notre étude, 3,4% des infarctus recensés parmi les 200 000 individus sont attribuables au stress au travail », poursuit le Pr Goldberg. « Sur les 100 000 à 120 000 infarctus survenant en France chaque année, cela correspondrait tout de même à environ 3 400 à 4 000 accidents imputables à ce facteur de risque ». Soit une dizaine chaque jour…

Les chercheurs plaident donc en faveur du renforcement de « la prévention du stress au travail pour réduire ce risque ». Ils estiment en outre que des « mesures préventives pourraient avoir un impact positif sur d’autres facteurs de risque, tels que le tabac et l’alcool dont la consommation est partiellement liée au stress ».

Pour aller plus loin, consultez cette brochure INRS pour la prévention du stress au travail

  • Source : INSERM – le 13 septembre 2012

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