Suicide : une autopsie pour réduire les risques…

18 mars 2005

Avec près de 11 000 morts par an, la France est l’un des pays industrialisés les plus concernés par le suicide. Sa prévention est même devenue un enjeu majeur de santé publique. Un nouvel outil à l’étude a d’ailleurs été présenté lors du MEDEC.

Son nom ? « L’autopsie psychologique ». Cette technique est fondée sur le recueil minutieux d’informations dans l’entourage du défunt. L’objectif est d’abord de comprendre l’état d’esprit de la victime au moment de son acte et les circonstances de ce dernier. Puis d’obtenir des données généralisables, susceptibles d’être exploitées dans une optique de prévention.

Sur demande de la Direction générale de la Santé (DGS), l’INSERM vient de publier une expertise collective sur ce sujet. Un travail riche en enseignements qui pose les bases d’une éventuelle application dans notre pays. «Par rapport à l’épidémiologie, cette approche précise certains facteurs de risque» a expliqué Agnès Batt, chargée de recherche à l’INSERM. «Par exemple, on se rend compte que la schizophrénie est présente dans 2% à 12% des cas. La dépendance à l’alcool dans 15% à 56% des cas. Chez les sujets âgés, nous apprenons aussi que l’existence d’un personnalité psychorigide représente un vrai facteur de risque».

Aujourd’hui cette méthode est pratiquée dans quelques pays comme l’Australie, le Canada et la Finlande. «Mais encore très peu dans les pays latins» poursuit Agnès Batt. «L’entourage de la personne décédée représente une source d’information primordiale. Il est enfin évident que les entretiens devront être conduits par des professionnels de qualité et selon une procédure bien spécifique. Car n’oublions pas que les proches sont également à risque de suicide»…

  • Source : de nos envoyés spéciaux au MEDEC, Paris, 15-18 mars 2005

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