Un suicide toutes les 40 minutes en France
10 septembre 2015
Dans le monde, 800 000 personnes mettent fin à leurs jours chaque année. ©Phovoir
Organisée ce jeudi 10 septembre, la Journée mondiale de prévention du suicide a pour thème « Prévenir le suicide, aller vers les personnes et sauver des vies ». Toutes les 40 minutes en France, une personne met fin à ses jours. Certes la prise en charge des troubles psychiatriques progresse d’année en année, mais il reste encore beaucoup à faire pour repérer la fragilité extrême des patients concernés, identifier les facteurs prédictifs et prévenir le passage à l’acte.
En France, les conduites suicidaires sont à l’origine de plus de 10 000 décès par an. Deuxième cause de mortalité chez les 15-44 ans et premier facteur de décès chez les 15-24 ans, ce phénomène place l’Hexagone au-dessus de la moyenne européenne. Ainsi la France occupe-t-elle le 7è rang sur les 28 pays européens.
Quels facteurs de risque ? « Presque tous les sujets concernés souffrent également d’un trouble psychiatrique ou de la personnalité », explique le Pr Philippe Courtet (CHU de Montpellier, directeur du groupe de recherche « vulnérabilité aux conduites suicidaires », unité INSERM 1061). Mais la compréhension des mécanismes menant au suicide, essentielle pour mettre en place des stratégies de prévention adaptées, doit encore être précisée. Raison pour laquelle la Fondation FondaMental lance avec la SNCF une Chaire d’excellence scientifique sur la prévention du suicide.
Des stratégies préventives. En fait, « les facteurs de stress, comme les maladies psychiatriques ou les événements de vie négatifs (rejet, isolement social), agiraient sur la vulnérabilité suicidaire à travers une activation du processus inflammatoire dans certaines régions cérébrales ».
Un millier de patients à l’étude. Pour en savoir plus, l’équipe du Pr Courtet cherche aujourd’hui à détecter les mécanismes biologiques à l’origine de ce passage à l’acte. Pendant une année, le profil psychopathologique et les antécédents de 1 000 patients présentant des idées suicidaires – ou ayant fait une tentative de suicide – vont être observés. Plusieurs prises de sang seront réalisées au cours de la prise en charge « pour suivre l’évolution de certains biomarqueurs ». Tous les volontaires seront recrutés dans l’un des 5 centres hospitaliers volontaires : CHRU de Montpellier, Besançon, Lille, Brest et l’Hôpital Henri Mondor (Créteil).
Enfin, l’outil connecté HAD-Psy-Suicide, mis à disposition avant la fin 2016, permettra aux patients de rester en contact avec l’équipe médicale hors du temps de consultation. Les éléments recueillis sur le ressenti, le degré de détresse permettront d’adapter un suivi au patient en limitant le risque d’isolement.
Pour en savoir plus, rendez-vous auprès de l’Observatoire national du suicide et de l’Union nationale de prévention du suicide.
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Source : Fondation FondaMental, SNCF, le 10 septembre 2015
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet