











« Chez le sujet âgé, l’insomnie est rarement une maladie. C’est plutôt un symptôme, au même titre que la douleur, la fatigue ou la fièvre. Or soigner un symptôme isolément, cela ne sert pas à grand-chose. Ce qui est important, c’est d’identifier son origine ». Et dans ce cas précis, ce n’est pas l’usage abusif de benzodiazépines qui va régler le problème. « Une prise en charge satisfaisante de l’insomnie, c’est d’abord le traitement de sa cause ».
Chez le patient âgé, une des causes des troubles du sommeil est l’altération du rythme de la sécrétion de mélatonine. Cette neuro-hormone est impliquée dans le fonctionnement harmonieux de nos rythmes biologiques. « Les modifications de la sécrétion de la mélatonine avec l’âge sont une réalité physiologique. Il n’est donc pas normal d’assommer une personne âgée avec des somnifères » poursuit notre spécialiste. Non seulement ces derniers sont souvent inutiles, mais en plus ils présentent de nombreux inconvénients : accoutumance et dépendance, somnolence diurne et surtout, augmentation du risque de chutes…
« Aujourd’hui, un nouveau médicament à base de mélatonine est disponible ». Obtenu seulement sur prescription médicale, il est indiqué dans la prise en charge de l’insomnie primaire chez les plus de 55 ans. Mais prévient le Dr Hakki Onen, « restons réaliste. Retrouver le sommeil de ses 20 ans est une utopie. Le sommeil des 20 ans n’est jamais identique au sommeil des 80 ans ».
Source : interview du Dr Hakki Onen, gériatre à l’Hôpital Antoine Charial, Hospices Civils de Lyon, Francheville, 25 juin 2009
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