Surpoids : une différence cérébrale ?
18 septembre 2023
Au niveau du cerveau, le centre de contrôle de l'appétit, et plus précisément la glande appelée hypothalamus, présenterait des différences chez les personnes en surpoids ou souffrant d'obésité. Explications.
La génétique, la régulation hormonale, l’environnement, l’équilibre alimentaire sont des facteurs bien connus pour influencer le risque de surpoids et d’obésité. Et notre cerveau, joue-t-il un rôle ? Si oui, lequel ? Pour le savoir, des chercheurs de l’Université de Cambridge* ont étudié l’influence de l’hypothalamus, une région clé du cerveau impliquée dans le contrôle de l’appétit. Et ce auprès de 1 351 jeunes adultes, qui présentaient soit un poids normal, soit un surpoids, soit une obésité.
Résultat, « le volume global de l’hypothalamus était nettement plus important chez les jeunes adultes en surpoids et obèses. Une relation significative [a pu être observée] entre le volume de l’hypothalamus et l’indice de masse corporelle (IMC). » Par ailleurs, « ces différences de volume étaient surtout visibles dans les sous-régions de l’hypothalamus qui contrôlent l’appétit en libérant des hormones pour équilibrer la faim et la satiété ».
Une inflammation de l’hypothalamus ?
Quelles explications la science peut-elle aujourd’hui donner ? « Des études animales antérieures ont montré qu’un régime riche en graisses peut provoquer une inflammation de l’hypothalamus, ce qui entraîne une résistance à l’insuline et l’obésité », relèvent les chercheurs. « Chez les souris, il suffit de trois jours d’un régime riche en graisses pour provoquer cette inflammation. D’autres études ont montré que cette inflammation peut élever le seuil de satiété des animaux, c’est-à-dire qu’ils doivent manger plus que d’habitude pour se sentir rassasiés. »
Et pour quelles raisons l’inflammation augmente-t-elle le volume de l’hypothalamus ? Parce qu’elle augmente la taille des cellules immunitaires spécifiques du cerveau, appelées cellules gliales.
47,3 % de la population française en surpoids ou obèse
Des recherches supplémentaires devront être menées « pour confirmer si l’augmentation du volume de l’hypothalamus est le résultat d’une surcharge pondérale ou si les personnes ayant un hypothalamus plus volumineux sont prédisposées à manger davantage », concluent les scientifiques.
Connaître les mécanismes à l’origine de l’obésité est en effet une priorité, alors que le surpoids et l’obésité affectent plus de 1,9 milliard de personnes dans le monde. En France, 47,3% de la population adulte se trouve en situation de surpoids ou d’obésité. Et à elle seule, en France toujours, l’obésité affecte 8,3 millions de patients. Autant de personnes surexposées aux risques de diabète de type 2, de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, de cancers et d’une altération de la santé mentale (fragilités cognitives, troubles anxieux, bipolarité, dépression, addictions, troubles du comportement alimentaire, trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité…).
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Source : Neuroimage: Clinical, le 7 août 2023 – Revue Médicale Suisse, Ameli.fr, sites consultés le 9 août 2023
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet