Syndrome du choc toxique : gare au mésusage des tampons
23 janvier 2018
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Le syndrome de choc toxique est une affection causée par une souche de Staphylococcus aureus productrice d’une toxine, potentiellement dangereuse. Surveillées par les Centre national de référence (CNR) des Staphylocoques, ces affections sont très rares avec environ 20 cas par an en France. Mais des épisodes rapprochés survenus récemment en Pays de la Loire ont poussé les rédacteurs de la dernière livraison du BEH à analyser le contexte et les conditions de ces affections.
Des cas de syndromes de choc toxique staphylococcique (CTS) liés à l’utilisation de tampons périodiques ont été signalés récemment en Pays de la Loire. En raison de leur survenue rapprochée (2 cas en 2013 et 3 cas en 2016), les rédacteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) se sont penchés sur le contexte et les conditions de ces affections.
Pour ce faire, ils ont défini les cas selon les critères cliniques et biologiques des Centers for Disease Control and Prevention (États-Unis). Ils ont en outre fait compléter aux médecins des patientes – âgées de 12 à 21 ans – un questionnaire décrivant les caractéristiques cliniques, biologiques et l’utilisation de tampons. Un risque individuel de récidive, caractérisé par l’absence d’anticorps sériques dirigés contre la toxine TSST-1, a également été évalué par le CNR des Staphylocoques, par le biais d’une analyse sanguine.
Prévention et bonne utilisation
Résultat, un point commun a été noté par les chercheurs : une mauvaise utilisation des tampons. Notamment, il avait été « porté la nuit (soit une durée d’utilisation supérieure à huit heures) par 4 cas et utilisé avant la date attendue des règles pour un cas ». Autre constat, « l’ensemble des cas présentait un risque accru de récidive impliquant d’éviter l’utilisation de tampons vaginaux ». En effet, aucune des jeunes filles concernées ne présentait d’anticorps sériques dirigés contre la toxine TSST-1.
Afin de réduire le risque de développer un choc toxique, il est important de suivre les recommandations suivantes :
- Lavez-vous les mains au savon avant d’insérer ou de retirer un tampon, une coupe menstruelle ;
- Changez de tampon toutes les 4 à 8 heures et évitez d’en porter la nuit : n’utilisez un tampon que pendant une partie de la journée en alternant l’utilisation des tampons et des serviettes hygiéniques. Utilisez, par exemple, des serviettes la nuit et des tampons le jour ;
- N’oubliez pas d’enlever le tampon ;
- Attendez le début de vos règles avant d’utiliser un tampon. Évitez d’utiliser un tampon par mesure de précaution lorsque vous vous attendez à être menstruée d’une journée à l’autre ou pour absorber d’autres types de pertes ;
- Utilisez des tampons ayant un pouvoir absorbant minimal nécessaire pour répondre à vos besoins personnels ;
- Enfin, évitez d’utiliser des tampons si vous avez déjà reçu un diagnostic de choc toxique.
Toutefois, en cas de suspicion de choc toxique d’origine menstruelle, il est impératif de retirer rapidement le tampon hygiénique et de contacter les urgences.