Syrie : l’humanitaire dans l’impasse ?

30 août 2013

L’accès aux populations civiles victimes du conflit en Syrie est de plus en plus compliqué pour les ONG. ©Zoé Brabant / MdM

La guerre en Syrie fait rage depuis plus de deux ans. A l’heure où une intervention internationale – pour répondre à l’attaque chimique présumée du 21 août dernier – est en discussion, la situation des populations sur place est toujours plus précaire. D’autant plus que les organisations humanitaires peinent à accéder à certaines zones.

Pour répondre à la dégradation de la situation, Médecins du Monde (MdM) « renforce ses activités sur le terrain dans des conditions d’extrême urgence ». L’organisation tente notamment de répondre à « une demande grandissante en atropine, au cas où de nouveaux bombardements chimiques se produiraient », indique le Dr Rafik Bedoui, référent médical du programme Médecins du Monde en Syrie.

L’accès aux populations civiles est chaque jour plus difficile. C’est pourquoi MdM « se tient prêt à faire face à toute aggravation de la situation. Des stocks médicaux d’urgence (kits de santé primaire, chirurgies, césariennes, décontamination) sont prêts ou en voie de constitution pour accroître l’aide aux populations le plus rapidement possible ». En effet, l’éventualité d’une intervention internationale en réponse à l’attaque chimique présumée du 21 août dans la banlieue de Damas empirerait la situation des populations et les isolerait encore davantage.

100 000 morts en 2 ans

C’est aussi l’avis du Comité international de la Croix Rouge (CICR). « Le problème principal réside dans la volatilité de la situation sur certaines zones, et dans les difficultés d’accès », explique Frédéric Joli, porte-parole du CICR en France. « Autour de Damas, les gens sont isolés de par l’intensité des combats. J’attends encore des informations plus précises sur l’accès possible à ces régions. »

Médecins du Monde rappelle que « le conflit syrien a déjà fait plus de 100 000 morts et encore davantage de blessés. L’on dénombre aujourd’hui 4 millions de déplacés internes et 1,8 millions de réfugiés dans les pays voisins. »

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : David Picot

  • Source : Médecins du Monde, 29 août 2013 – interview de Frédéric Joli, porte-parole du CICR en France, 29 août 2013

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