Tabac et grossesse : savoir s’arrêter
30 décembre 2010
Les nombreux dangers du tabagisme pour le bon déroulement de la grossesse, et pour l’avenir de l’enfant à naître, sont largement connus. Alors, raison de plus pour profiter de l’excellente occasion que nous donne cette dernière, de nous débarrasser de la cigarette ! N’hésitez pas à vous adresser à votre équipe obstétricale. Elle est tout-à-fait préparée à vous accompagner dans votre sevrage.
Fumer pendant la grossesse, c’est s’infliger un facteur de risque majeur de fausse-couche ou de grossesse extra-utérine, de retard de croissance intra-utérin – parce que l’oxyde de carbone passe à travers le placenta – de mort subite inexpliquée du nourrisson, voire de troubles du comportement chez l’enfant. De plus, le tabagisme « est un facteur d’hypofertilité chez les hommes comme chez les femmes, et même un facteur transgénérationnel d’hypofertilité. On observe en effet une diminution de la fertilité quand le foetus mâle a été exposé au tabac » ajoute le Pr Dominique Luton, gynécologue-obstétricien à l’hôpital Beaujon de Clichy, et secrétaire général du Collège national des Gynécologues et Obstétriciens français (CNGOF).
Sans oublier que les risques liés au tabagisme commencent bien avant la conception. Le tabagisme, qu’il soit actif ou passif, augmente en effet la fréquence des troubles du cycle et le délai avant la conception s’en trouve allongé. D’ailleurs, même la ménopause est avancée d’environ deux ans chez les fumeuses !
Trouvez l’aide qui vous attend !
« Nous avons les moyens d’aider les femmes » rassure le Pr Luton. « D’abord, dans la moitié des cas, principalement quand il s’agit de petites fumeuses, la grossesse en elle-même permet de mettre un terme à l’intoxication tabagique. Les traitements nicotiniques de substitution sont également possibles, soit sous forme orale soit sous celle de timbres transdermiques. Et ils sont bien préférables à la poursuite du tabagisme. » Idéalement, mieux vaut cesser de fumer avant même la conception. Mais l’arrêt du tabac est toujours utile, à quelque moment que ce soit. En cas de forte dépendance, ou si la prise en charge par l’équipe obstétricale (gynécologue, sage-femme) n’a pas suffi, vous pouvez consulter une équipe pluridisciplinaire spécialisée en tabacologie. Dans tous les cas, l’implication du compagnon est bénéfique et… vivement recommandée.
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Source : 34èmes journées nationales du CNGOF, 10 décembre 2010, Paris - « Le Grand Livre de ma grossesse », éditions Eyrolles, 24,90 euros, 484 pages