Tabagisme et maladies cardiovasculaires : les Français plutôt bien informés

05 janvier 2021

Le tabac est un des principaux facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. Pour lutter contre ces effets dévastateurs, les messages de santé publique sont diffusés en ce sens depuis de nombreuses années. Ont-ils pour autant atteint leur cible ? Selon le Baromètre de Santé publique France, il semblerait que la réponse est globalement positive.

Fumer est mauvais pour le cœur. Et ce très rapidement, même si on fume en petites quantités. Tous les Français en ont-ils conscience ? C’est pour le savoir, et ainsi mieux lutter contre les effets néfastes du tabac que Santé publique France a mené l’enquête.

Pour l’année 2019, une enquête téléphonique a été réalisée par l’organisme de santé publique auprès de 5 074 adultes âgés de 18 à 85 ans résidant en France métropolitaine. Les questions portaient sur le tabac comme facteur de risque de maladies cardiovasculaires, les seuils de quantité de tabac ainsi que la durée de tabagisme à atteindre pour être à risque.

Le résultat se révèle plutôt encourageant. La connaissance des Français sur le lien entre tabac et maladies cardiovasculaires s’est nettement améliorée ces 20 dernières années. En témoigne le fait que 9 Français sur 10 déclaraient en 2019 que le tabac constituait un facteur de risque de maladies cardiovasculaires ou d’AVC. En effet, en 2000, 49,3% des Français déclaraient que le tabac pouvait avoir une influence sur le développement des pathologies cardiaques.

Des lacunes sur la durée et la quantité

Toutefois, des lacunes importantes persistent chez une partie non négligeable de la population. Ainsi, « seulement deux tiers (des personnes interrogées ndlr) avaient connaissance du risque cardiovasculaire pour une consommation de moins de 10 cigarettes par jour et 1 personne sur 4 avait connaissance d’un risque cardiovasculaire augmenté de manière immédiate chez les fumeurs », précisent les rédacteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). « Il n’y a pas de seuil au-dessous duquel fumer soit sans risque cardiovasculaire, même pour quelques cigarette », rappelle pourtant la Fédération française de Cardiologie.

Une seule cigarette est donc suffisante pour obtenir un effet néfaste sur le cœur. C’est également le cas pour une durée très courte. Ainsi en peu de temps, les fumeurs augmentent leur risque de souffrir d’une maladie cardiovasculaire. Or, seulement « un quart des personnes interrogées avait connaissance du fait que fumer, même depuis peu de temps (moins de 5 ans) pouvait exposer à un risque précoce ». Une proportion non négligeable (28%) pensait même qu’« il était nécessaire de fumer plus de 20 ans pour cela ».

Des messages nécessaires

Enfin « le fait d’avoir un antécédent personnel ou d’avoir un proche ayant eu un AVC n’était pas associé à une meilleure connaissance du lien entre tabac et maladies cardiovasculaires et des seuils de dangerosité en quantité de tabac fumée et en durée d’exposition ». Ce qui fait dire à Santé publique France que les messages de lutte contre le tabagisme doivent être réitérés. Notamment à destination de ceux qui en ont moins connaissance : les plus jeunes ainsi que les moins diplômés.

A noter : le tabagisme multiplie par trois le risque d’infarctus du myocarde et par deux le risque d’AVC.

  • Source : BEH, 5 janvier 2021 – Fédération française de Cardiologie

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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