Tabagisme passif et polyarthrite rhumatoïde : le lien s’affine
27 août 2018
Chanonnat srisura/shutterstock.com
Entre les risques de cancers, d’altération des artères ou encore de la cicatrisation, le tabagisme passif voit la liste des charges qui pèsent contre lui, s’alourdir. Subi au cours de l’enfance, il augmenterait également le risque de polyarthrite rhumatoïde chez l’adulte fumeur ou non-fumeur.
Le Dr Marie-Christine Boutron-Ruault et son équipe de l’Institut Gustave Roussy de Villejuif suivent près de 100 000 femmes, dans le cadre d’une étude prospective démarrée en 1990. Tous les 2-3 ans, chacune des participantes répond à un questionnaire sur sa santé, son mode de vie, son environnement etc.
Non-fumeurs aussi…
Résultats, « chez les fumeurs, le risque de polyarthrite rhumatoïde est augmenté d’environ 40% s’ils n’ont pas été exposés pendant l’enfance, mais de près de 70% s’ils l’ont été », détaille l’auteure. « Même chez les non-fumeurs, le fait d’avoir été exposés au tabagisme passif pendant l’enfance semble augmenter de 40% le risque de polyarthrite. Soit un niveau équivalent à celui de fumeurs actifs à l’âge adulte. Ces données suggèrent un effet additif du tabagisme passif dans l’enfance et du tabagisme actif à l’âge adulte. »
« Des études complémentaires doivent désormais être conduites afin de déterminer si cette augmentation du risque est en lien ou non avec les gènes de prédisposition à la polyarthrite », complète le Dr Boutron-Ruault. Ces résultats rappellent aussi l’importance de protéger les enfants des méfaits du tabagisme passif. « Particulièrement ceux qui vivent dans une famille où il existe des antécédents de polyarthrite rhumatoïde. L’enjeu étant aussi de mieux prévenir cette affection par la connaissance des mécanismes impliqués. Et de permettre le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques. »
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Source : Rheumatology, 15 août 2018 – Interview du Dr Marie-Christine Boutron-Ruault, 14 août 2018
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Ecrit par : David Picot - Edité par : Emmanuel Ducreuzet