Tako-Tsubo : quand la rupture amoureuse brise littéralement le cœur
14 février 2018
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L’amour et son cocktail d’émotions n’en finissent plus de nous surprendre. L’euphorie des premiers mois, la colère s’il y a tromperie, et parfois le cœur brisé en cas de rupture. Dans ce dernier cas, il ne s’agit pas d’une simple expression : selon des chercheurs français, le muscle cardiaque pourrait souffrir des mêmes symptômes qu’un infarctus du myocarde. Cela porte même un nom : le Tako-Tsubo.
Votre cœur réagit en fonction de vos sentiments ! Une vérité telle qu’en cas de rupture amoureuse, les symptômes d’un infarctus du myocarde peuvent être rapportés : une sensation d’oppression, des douleurs dans la poitrine, des difficultés respiratoires et des palpitations.
Mais comment est-ce possible ? « Sous l’influence d’un stress important, de grandes quantités d’hormones (dont l’adrénaline) sont libérées dans le sang et sidèrent le cœur », explique Eric Bonnefoy, chef du service d’urgences cardiaques de l’hôpital Louis Pradel des Hospices civils de Lyon. Les symptômes sont alors les mêmes que ceux « d’un infarctus, mais sans que le muscle cardiaque subisse de dommages. Le cœur se rétablit assez rapidement, contrairement à un infarctus, où la convalescence peut durer plusieurs mois ».
Le cœur prend la forme d’un piège…
Affectant 2,2% de la population, ce syndrome porte le nom de cardiomyopathie de Tako-Tsubo. Décrit pour la première fois dans les années 90 par des cardiologues japonais, il fait référence à un nom de pot en céramique utilisée pour piéger les poulpes à la pêche. Or le cœur prend exactement la forme de ce piège lorsqu’il se contracte instantanément sous l’effet du stress : « le ventricule gauche s’immobilise et gonfle comme un ballon ».
Aujourd’hui le Tako-Tsubo est de mieux en mieux diagnostiqué grâce à l’amélioration de l’imagerie capable de « détecter cette déformation du ventricule ». Mais aussi grâce à l’efficacité « d’analyses sanguines qui révèlent un taux important de troponine* témoignant de la souffrance du cœur ».
Une douleur à prendre au sérieux
Si les lésions ne sont pas permanentes, et que seulement 1% des patients en décèdent, vous devez réagir au plus vite si vous commencez à ressentir les symptômes d’un infarctus. « Le parcours sera le même: le 15, les urgences cardiaques et l’observation en soins intensifs pendant les premiers jours ». Et des traitements sont prescrits : « des bêta-bloquants et/ou des inhibiteurs ACE** pour soutenir et restaurer la fonction cardiaque. » Des anticoagulants peuvent aussi être délivrés pendant un temps. Et les situations de stress à éviter, tout comme la gestion des émotions, peut aussi faire partie du programme.
Des conseils à prendre au sérieux étant donné les 20% de risque de complications d’un Tako-Tsubo non pris en charge : « une chute brutale de la pression artérielle suivie d’un choc cardiogénique, de l’eau retrouvée dans les poumons (œdème pulmonaire), embolie, arythmie cardiaque… ».
*Protéine entrant dans la composition des fibres musculaires et la régulation de leur contraction, notamment au niveau du muscle cardiaque
**inhibiteurs de l’enzyme de conversion
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Source : Hospices civils de Lyon, le 13 février 2018
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche