Tatouage, hépatite C, la liaison dangereuse

02 septembre 2010

Les tatouages sont de plus en plus répandus dans les pays industrialisés, notamment parmi les jeunes. Mais cette pratique n’est pas dénuée de risques.

Des chercheurs de l’Université de Colombie britannique au Canada, ont analysé les résultats de 124 études menées dans 30 pays. Leur constat est sans appel : le risque d’infection par le virus de l’hépatite C augmente d’autant plus que le nombre de tatouages est élevé. Principales victimes : les jeunes et les prisonniers.

Au Canada, 8% des lycéens seraient porteurs d’un tatouage et 21% en voudraient un. Dans les prisons du pays, 12% à 25% des détenus tatoués seraient contaminés, cette proportion chutant à 6% dans la population générale. En France, les chiffres ne sont pas connus mais le nombre des salons de tatouage a littéralement explosé, passant de 4 seulement en 1980 à… 300 en 2001.

Pour injecter les colorants qui dessinent le tatouage, la peau doit être percée de 80 à 150 fois par seconde. Le matériel d’injection entre par conséquent à de multiples reprises en contact avec le sang et les autres fluides corporels. Résultat : faute d’une hygiène scrupuleuse, le risque d’infection est considérable.

Mais ce n’est pas tout. D’autres risques inhérents au tatouage viennent s’ajouter à celui de l’hépatite C : réactions allergiques, infection par les virus du VIH/SIDA et de l’hépatite B, infections bactériennes et fongiques, risques associés à l’éventuel retrait du tatouage. Sans oublier que les colorants sont parfois constitués d’encre d’imprimante, de peinture de façade ou de carbone industriel ! Autant de produits extrêmement toxiques, susceptibles de transiter vers les reins et les poumons.

Les auteurs réclament la mise en place de mesures spécifiques, pour lutter contre les infections. Rapports réguliers, inspections des salons de tatouage et tenue d’une base de données informative font partie de leurs suggestions, déjà adoptées par la France. Ils recommandent également de focaliser les mesures de surveillance et de lutte contre l’hépatite C sur les prisonniers et les jeunes.

  • Source : Université de Colombie britannique, 6 août 2010.

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