Téléphones portables et cancers : de nouvelles pièces au dossier…

13 mai 2002

Une étude américaine vient de suggérer l’absence de relation entre le risque de neurinome acoustique et la fréquence ou la durée d’utilisation des téléphones portables. Une étude financée par… un fabricant de composants, et qui ainsi, innocenterait opportunément les GSM. Au moins dans l’apparition de ces tumeurs du nerf auditif que sont les neurinomes, qui représentent de 6% à 10% des tumeurs intracrâniennes.

Des tumeurs plus invalidantes que menaçantes. Elles provoquent en effet surtout des acouphènes – ou bourdonnements d’oreilles – des troubles de l’équilibre et des vertiges. A New York, le Dr Joshua Muscat a suivi 90 patients atteints de neurinome acoustique, et 86 sujets constituant un groupe contrôle. Il a soigneusement étudié leur consommation de tabac et d’alcool – deux facteurs de risque de neurinomes entre autres tumeurs – leurs antécédents médicaux et leur historique professionnel… avant de se pencher sur leur utilisation du téléphone portable.

Aucune association n’a été observée, même parmi les plus accros au téléphone. Il n’y a donc toujours pas de preuve à proprement parler, que les téléphones cellulaires représentent un danger pour la santé de leurs utilisateurs.

Pourtant cette étude – sur laquelle il serait injuste de jeter l’opprobre simplement parce qu’elle a été financée par un fabricant – porte sur un échantillon bien modeste. Trop réduit pour vraiment rassurer. Rappelons donc que voici deux ans, l’OMS a lancé une vaste étude sur ce sujet. Les résultats en sont attendus pour l’année prochaine, et tout porte à croire que l’éthique et la rigueur scientifique seront au rendez-vous. Alors d’ici là, soyons encore patients…

  • Source : Neurology, 22 avril 2002

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