THS après cancer du sein: évaluation internationale en cours

19 août 1998

Une petite dizaine d’équipes de cancérologues dans le monde, dont une à l’hôpital Saint-Louis de Paris, collaborent depuis 5 ans pour déterminer dans quelles conditions il serait possible de prescrire un traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS) à des femmes traitées pour cancer du sein. Ce dernier est en effet considéré comme une contre-indication classique à ce type de traitement, surtout lorsqu’il est hormonodépendant c’est-à-dire lorsque le développement de la tumeur est directement lié à la présence d’hormones œstrogènes. A ceux qui posent la question des risques éventuels du THS, le suivi clinique à long terme semble montrer que celui-ci « n’augmente pas fondamentalement le risque de développer un cancer du sein ».

Une méta-analyse récente de 51 études internationales dénoterait un risque relatif de 1,14 ou, en d’autres termes, un accroissement de risque de 14%. Le risque de cancer de l’utérus est accru mais il est essentiellement lié à la prise d’œstrogènes. seuls, alors que la pratique en France recourt à une association d’œstrogènes faiblement dosés et de progestatifs. Faire bénéficier d’un THS des femmes traitées pour cancer du sein serait un véritable plus, dans le cas de figure où elles présenteraient des facteurs de risques particuliers (cardio-vasculaires ou rhumatologiques) contre lesquels on pourrait ainsi les protéger. Une étude australienne et une étude française semblent montrer qu’aucun effet délétère massif n’est mis en évidence mais ces résultats demandent à être confirmés. Une chose est sûre: la perception du THS est en train d’évoluer en profondeur et sa sécurité paraît progresser à grands pas.

  • Source : Beral et al, The Lancet, 11 octobre 1997. New England Journal of Medicine, 1997, 336

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