THS : retour à la case départ en cas darrêt du traitement
21 mai 2003
Linterruption définitive du traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS) nest pas sans inconvénients. Notamment une reprise de la perte de substance osseuse, avec retour du risque dostéoporose. Une situation toutefois pas sans remède.
La suspension aux Etats-Unis de létude WHI (Womens Health Initiative) après quun THS se soit révélé augmenter le risque de cancer du sein et de maladies cardio-vasculaires, a eu un effet dissuasif sur beaucoup de femmes. Certes, cette étude nest pas transposable telle quelle au vieux continent. Il nen reste pas moins que les Européennes, et notamment les Françaises, se posent légitimement des questions. Il y a dailleurs consensus pour ne pas recommander le recours systématique au THS, mais den subordonner la prescription à une approche personnalisée.
La question de savoir si son arrêt implique des risques demeure, donc. Sur le plan cardio-vasculaire et cancérologique, la réponse semble pouvoir être négative. Sur le plan osseux en revanche, une étude publiée dans les Archives de Médecine interne aux Etats-unis, confirme que larrêt du THS est suivi dune reprise de la perte de substance osseuse. Brynne Ascott-Evans, du Groote Schuur Hospital au Cap (Afrique du Sud) assure que le phénomène est sensible dès le 3ème mois suivant larrêt du traitement. Et « à 12 mois la perte de densité minérale osseuse (DMO) sur les vertèbres lombaires atteint 3,5%. »
Létude dont il rapporte les résultats a permis de comparer les résultats de deux stratégies appliquées à 144 femmes ménopausées et privées de THS. Toutes ont reçu des doses quotidiennes de calcium et de vitamine D pour tenter dendiguer la perte osseuse, éventuellement complétées pour 95 dentre elles par ladministration dun médicament non hormonal habituellement prescrit contre lostéoporose, lalendronate. Lequel dans ce dernier cas, aurait permis « une augmentation de 5,5% de la DMO. »
Observés au niveau de la colonne lombaire là où se produisent les fractures-tassements des vertèbres caractéristiques de lostéoporose ces résultats ont été confirmés sur dautres localisations et notamment la hanche. Ils confirment donc que larrêt du THS entraîne un retour du risque osseux, mais accréditent la position adoptée par lOMS dès lautomne 2002 puis par lensemble de la communauté scientifique, à savoir quil existe dautres moyens (que le THS) de prévenir lostéoporose.
-
Source : JAMA, July 17, 2002, vol. 288, n°3 , Archives of Internal Medicine, 2003 vol.163, Apr 14, 2003