











Accueil » Médecine » Santé mentale » TOC : la neurochirugie progresse
Obsédés par la propreté, l’ordre ou submergés de doutes ou de peurs irrationnelles, entre 6 000 et 12 000 patients ne répondent pas aux traitements habituels de ces troubles : la psychothérapie et les antidépresseurs, pour l’essentiel. Mais il y a du nouveau, depuis la publication hier d’une étude unique en son genre.
« C’est une première mondiale », s’enthousiasme le Dr Luc Mallet, de l’Unité INSERM Avenir. « Nous travaillons depuis 7 ans sur cette étude, qui a inclus 16 patients et mobilisé plus de 100 professionnels de santé ». Psychiatres, neurologues, neurochirurgiens…
Concrètement, les patients ont subi une stimulation cérébrale profonde en continu. Celle-ci nécessite l’implantation dans le cerveau – par voie chirurgicale – de deux électrodes reliées à un stimulateur implanté sous la peau. Ce véritable « pacemaker neurologique » délivre un courant électrique qui module les séquences de signaux anormaux émis par le cerveau.
Seize patients ont été sélectionnés dans 10 CHU. Huit ont été soumis à une période de stimulation active suivie d’une période de stimulation placebo. Les autres ont bénéficié quant à eux d’un protocole inversé. « Cet essai a été mené en double aveugle, c’est-à-dire que ni les patients, ni les médecins ne connaissaient les périodes de stimulation effective », explique Luc Mallet.
Les résultats sont probants ! Au terme d’une stimulation de 3 mois, 7 patients sur 10 ont répondu au traitement et ont vu leur état s’améliorer, avec la disparition de 25% de leurs symptômes en moyenne. Les effets sont rapides et réversibles. « Mon cerveau est libre aujourd’hui », témoigne une patiente. Il reste encore quelques obstacles pour étendre cette technique. « Nous devons suivre ces patients sur le long terme maintenant, et ajuster nos réglages », conclut le Dr Luc Mallet.
Source : INSERM, 12 novembre 2008
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