Touche pas à mon gynéco!

12 novembre 1999

Elles y tiennent à leur gynéco, les Françaises… Elles ont été 332.000 à signer la « pétition nationale de soutien aux gynécologues médicaux » proposée par un comité de défense national. Pour cause d’harmonisation européenne, le gouvernement avait supprimé la spécialité de gynécologue médical. L’événement n’était pas très récent puisqu’il remontait … à 1986! Est-ce à dire que les Françaises, seules parmi tous les pays développés, ne puissent être suivies par des médecins généralistes? Les généralistes sont-ils inaptes à pratiquer le dépistage en routine des cancers du col ou du sein, à prescrire un traitement de la ménopause ou à effectuer le suivi d’une contraception? C’est évidemment faux mais bien des généralistes français ne se sont pas formés à ces techniques. Parce qu’ils ne s’y intéressaient pas et que ces consultations demandent du temps pour informer et éduquer les patientes…

Les spécialistes avaient donc ce « marché » bien en mains et faisaient un excellent travail de prévention. Face à la « menace » qui pesait sur leur exercice, ils ont organisé un contre-feu. Depuis quelques mois ils n’acceptaient plus de nouvelles malades, organisant une pénurie de fait. Il était ainsi devenu impossible aux femmes d’obtenir un rendez-vous chez un gynécologue. Finalement les pouvoirs publics ont décidé de ne pas empêcher l’accès direct des femmes à leur gynécologue. Un diplôme spécifique va être (re)créé à la rentrée prochaine. Il formera des spécialistes en 3 années supplémentaires. Quant aux généralistes, ils pourront acquérir des compétences de base moyennant deux stages obligatoires de 2 et 3 mois.

  • Source : Archives of Paediatrics & Adolescent Medicine, 1999, 153: 1019-1023

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