Traitement de la ménopause et cancer du sein : polémique sur une étude solide…

10 juillet 2002

Une équipe américaine vient d’interrompre une étude sur un traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS), qui augmenterait le risque de cancer du sein. Il s’agit du « Prempro », un médicament commercialisé en France sous le nom de Prémarin et dont 67 millions de boîtes ont été prescrites aux Etats-Unis en 2000 ! Composé d’un oestrogène associé à de l’acétate de médroxyprogestérone, il est utilisé notamment contre les troubles de la ménopause.

Depuis plusieurs années, la relation entre un taux élevé d’oestrogènes et le risque de cancer du sein est affirmée par de nombreuses équipes. Ce qui explique en partie que la France et d’autres pays recourent plus souvent à des traitements basés sur un double apport d’oestrogènes et de progestatifs. Or ce travail met en cause précisément, une association estro-progestative !

Après 5 ans de traitement, les auteurs ont observé un risque de cancer du sein accru de 26%, chez les femmes traitées comparées à celles qui avaient reçu un placebo. Le JAMA souligne « la méthodologie solide » de cette étude. Avec plus de 16 000 femmes suivies pendant 5 ans, elle « apporte une importante réponse à des générations de femmes ménopausées en bonne santé : ‘n’utilisez pas d’association estro-progestative pour prévenir une maladie chronique’ ».

Que doivent en penser les patientes ? Pour le Pr Patrice Lopes au CHU de Nantes, « cette étude importante doit être complétée. Car elle concerne une population nord-américaine très particulière – des femmes âgées, avec 30% d’obèses dont les risques sont plus élevés, n.d.l.r. -, et avec un traitement lui-même particulier, tant par l’origine des hormones qui n’étaient pas naturelles, que par le mode d’administration, continu et non séquentiel comme en France. »

  • Source : JAMA, July 17, 2002, vol. 288, n°3

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