Les traitements contre l’hypertension interdits pendant la grossesse
18 octobre 2017
Valeria Aksakova/shutterstock.com
Certains médicaments sont totalement interdits pendant la grossesse en raison de leur toxicité pour le fœtus. C’est le cas de certains traitements de l’hypertension artérielle chez l’adulte. Suite à plusieurs signalements de cas d’exposition, l’ANSM rappelle que les femmes enceintes ne devraient jamais les absorber au cours des 2e et 3e trimestres de leur grossesse.
« Des cas d’exposition à un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) ou à un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II) au cours des 2e et/ou 3e trimestres de grossesse continuent d’être régulièrement déclarés » à l’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM). « Ces expositions ont, pour certaines, eu des conséquences graves, voire fatales, pour le fœtus ou le nouveau-né », rappelle l’agence.
Voilà pourquoi elle souhaite rappeler que « tous les IEC et les ARA II, indiqués dans le traitement de l’hypertension artérielle chez l’adulte, sont formellement contre-indiqués aux 2e et 3e trimestres de la grossesse et déconseillés au 1er trimestre ». Et ce parce que cette exposition « peut entraîner une toxicité fœtale et néonatale pouvant être fatale ». Il s’agit notamment d’un risque d’« atteinte de la fonction rénale avec diminution du liquide amniotique pouvant être associée à un retard d’ossification de la voute du crâne, et entraîner une mort fœtale in utero ». En outre « à la naissance, le nouveau-né peut développer une insuffisance rénale irréversible, une hypotension, une hyperkaliémie ».
Comment prévenir ces dangers ?
« Il est indispensable d’alerter les patientes en âge de procréer et prenant ces traitements des risques encourus », souligne l’ANSM. Celles-ci doivent pouvoir au mieux anticiper tout projet de grossesse. Ainsi, lorsque celui-ci est sur le point de se concrétiser, « le traitement par IEC ou ARA II doit être substitué par une des alternatives compatibles avec la grossesse ».
Par ailleurs, « la découverte d’une grossesse chez une patiente traitée par un de ces médicaments doit conduire à l’arrêt du traitement et, si nécessaire, un traitement alternatif sera prescrit », poursuit l’ANSM. « En cas d’exposition à partir du 2e trimestre de la grossesse, il est recommandé de stopper immédiatement le traitement et d’effectuer une échographie fœtale afin de vérifier le volume amniotique, l’aspect des reins et des os de la voute du crâne ». En outre, « le nouveau-né devra être surveillé sur le plan rénal ainsi que sur le plan tensionnel si la mère a été traitée jusqu’à l’accouchement ».