Traiter la polyarthrite en sauvant les articulations? C’est possible !
19 août 2004
Le diagnostic d’une polyarthrite rhumatoïde ne signifie pas qu’il n’y ait rien à faire. Bien au contraire ! Les nouveaux traitements permettent de retrouver une vraie qualité de vie. Et la progression de la maladie peut même être stoppée, sans aucune destruction articulaire.
Au cours des dix dernières années, la technique a considérablement évolué. De nouveaux médicaments issus de la biotechnologie sont apparus. Résultat, la manière de traiter la polyarthrite a changé. On admet désormais qu’un traitement très énergique doit être installé dès le début de la maladie. Il sera basé sur l’association de plusieurs substances qui constituent ce que les spécialistes appellent un “traitement de fond”. C’est ainsi qu’il est possible de ralentir, voire de bloquer l’évolution de la maladie.
“Le but est d’enrayer les poussées évolutives de la maladie qui détruisent les articulations“, explique le Dr Franck Voinchet, rhumatologue à Saint-Malo. D’où l’importance d’une prise en charge rapide. “Le problème, c’est que les patients nous consultent lorsque la maladie est déjà à un stade trop avancé. Cela tient sans doute encore à de vieilles idées reçues, selon lesquelles il n’y aurait rien à faire contre la polyarthrite“. Pourtant l’arsenal thérapeutique est vaste, et de plus en plus performant.
Des traitements personnalisés
Si les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les antalgiques, les corticoïdes et les coxibs ne suffisent plus à soulager le malade, d’autres solutions peuvent être envisagées. Dans les années 70, les sels d’or étaient beaucoup prescrits. C’est un peu passé… Depuis quelques années, le méthotréxate a tendance à les remplacer comme traitement de fond mais il existe d’autres traitements : la sulfasalazine, l’hydroxy chloroquine, l’azathioprine ou la cyclosporine. Des traitements lourds, et qui peuvent être utilisés soit seuls, soit en combinaison de deux ou trois médicaments.
“La prescription varie en fonction de l’âge du patient, du stade de sa polyarthrite et des contre-indications possibles comme une maladie rénale ou hépatique“, nous explique Franck Voinchet. Depuis quelques années cependant, il y a aussi la solution des anti-TNF alpha. Basés sur l’utilisation de médicaments issus des biotechnologies -les anticorps monoclonaux- ils sont le résultat de longues recherches. Et ils permettent de bloquer l’usure de l’articulation, tout en réduisant les symptômes. Pour l’instant ils sont réservés aux cas sévères… et c’est bien là le problème ! Car la médecine est bien incapable, aujourd’hui encore, de dire précocement quelle polyarthrite va relever de cette catégorie.
Pour autant, la polyarthrite n’est plus une maladie sans espoir ! Si elle évolue par poussées, si elle reste souvent active toute la vie et peut à tout moment se transformer en une forme sévère alors qu’elle semblait relativement modérée, la médecine ne manque pas de recours. L’important, c’est d’agir avant que la maladie ne devienne un vrai handicap à cause des déformations et des destructions articulaires qu’elle provoque. C’est là que le dialogue avec l’équipe soignante revêt toute son importance.