Transplantation d’organes : une activité sans relâche

23 juin 2016

Mettre à jour le Registre National des Refus (RNR), actualiser la liste d’attente et celle des donneurs potentiels, optimiser les temps de transport des organes et des tissus. A Paris, l’Agence nationale de la Biomédecine pilote les différentes étapes du prélèvement à la greffe. Les deux mots d’ordre : sécurité et rapidité pour sauver le plus de vies possibles.

En matière de transplantation, chaque minute compte dès l’annonce du décès. Première étape, l’équipe hospitalière assure la préservation des organes et tissus en vue d’un éventuel prélèvement. Les temps de conservation diffèrent : de 24 h à 36 h pour les reins, de 12 h à 18 h pour le foie, entre 6 h et 8 h pour les poumons, de 4 h à 5 h pour le cœur.

Dans le même temps, la coordination hospitalière consulte le Registre National des Refus pour connaître les volontés du défunt. Si ce dernier n’apparaît pas sur ce document, les équipes médicales consultent la famille pour savoir si, de son vivant, la personne décédée s’était prononcée en défaveur du prélèvement de ses organes. Dans le cas contraire, le consentement présumé s’applique et la procédure du prélèvement peut commencer.

Connecté 24 h sur 24 h

Des prélèvements sanguins (rate et ganglions lymphatiques) permettent d’évaluer la compatibilité entre le donneur et les potentiels receveurs. La qualité des organes et des tissus est analysée à l’aide d’examens par imagerie médicale. Dès que les compatibilités les plus fines sont établies, le feu vert est donné. Le cœur de la régulation se concentre alors dans les bureaux de l’Agence nationale de la Biomédecine, à Paris. Précisément au Pôle national de répartition de greffons (PNRG). Là où la lumière reste allumée jours et nuits : 7 jours sur 7 et sans relâche, vingt-cinq personnes se relaient pour attribuer les greffons sur l’ensemble du territoire, outre-mer compris.

Une coordination musclée

Entre le personnel de l’Agence nationale de la Biomédecine et les équipes de prélèvement et de greffe dans les hôpitaux, une transplantation peut mobiliser jusqu’à 8 personnes et dure en moyenne 12 heures. Pour gérer le flux, la base de données Cristal affiche en temps réel la liste des donneurs en attente et celle des organes ou tissus disponibles. Un code couleur permet alors aux équipes de se repérer rapidement : le bleu pour les reins, le jaune pour le foie et le rouge pour l’appareil thoracique (poumons, cœur). Ainsi de suite pour le pancréas, les intestins. Mais aussi la peau, les os, la cornée, les veines, les ligaments et les tendons.

L’Agence évalue ensuite plusieurs critères pour attribuer les greffons. En premier, le degré de priorité entre chacun des potentiels receveurs : « les enfants, les patients dont la vie est menacée à court terme sont en première ligne ». Mais aussi les malades ayant « une faible probabilité de recevoir un greffon du fait de caractéristiques morphologiques ou immunologiques particulières », explique Géraldine Malaquin, référente d’unité au PNRG. Autres données évaluées, le nombre de kilomètres séparant le donneur du receveur, le moyen de transport le plus adapté pour transporter les organes entre l’ambulance, le train ou l’avion. L’objectif étant de « diminuer le temps entre le prélèvement et la greffe » pour optimiser la réussite de la transplantation.

  • Source : Agence de la Biomédecine, juin 2016.

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche

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