Traumatisme crânien, un doppler pour dépister les complications

08 août 2016

En cas de traumatisme crânien mineur à modéré, le scanner est l’examen généralement pratiqué. Souvent, ce dernier ne révèle rien d’alarmant. Pourtant, certains patients développent des complications neurologiques dans les jours qui suivent. Afin de les repérer une étude recommande le recours à un doppler transcrânien.

Environ 20% des patients reçus par les services d’urgence pour traumatisme crânien mineur à modéré voient leur état neurologique se détériorer dans la semaine qui suit. Or ni les examens cliniques standards, ni le scanner ne permettent de prédire lesquels seront concernés par ces complications.

Une équipe de l’INSERM a mené un travail sur 356 patients de plus de 15 ans, admis pour un traumatisme crânien mineur à modéré. Tous ont d’abord passé un scanner, qui révélait que leurs lésions cérébrales étaient sans gravité. « Dans les 8 heures ayant suivi leur traumatisme, les chercheurs leur ont fait passer un doppler transcrânien, examen non invasif permettant d’estimer le débit sanguin dans les artères cérébrales », explique l’INSERM. « Ces patients ont ensuite été gardés sous surveillance, afin d’identifier ceux qui allaient subir une détérioration neurologique durant la semaine suivant le traumatisme crânien. » Au total, 20 d’entre eux ont été concernés.

Un outil de triage aux urgences

Les scientifiques ont alors recherché des différences entre les dopplers transcrâniens de ces 20 patients, et ceux des 336 autres n’ayant pas subi de détérioration neurologique durant la première semaine. Résultat, « seize de ces vingt patients présentaient un doppler anormal (soit 80%), contre seulement 21% dans l’autre groupe », indiquent les auteurs.

Cet examen d’imagerie représente donc un outil efficace de prédiction des complications. En effet, « l’analyse statistique des résultats a montré que 98% des patients au doppler normal n’ont pas eu de complication neurologique la première semaine ». Par conséquent, les services des urgences pourraient se servir de cet examen pour trier les patients en fonction de la gravité de leur état. « Les patients dont le doppler est normal pourraient rentrer chez eux plus vite […], à l’inverse, les autres seraient suivis de près à l’hôpital, pour éviter une complication neurologique. »

  • Source : INSERM, 13 juillet 2016

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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