Travail : après un burn out, ne pas précipiter la reconversion
07 septembre 2023
Un burn out, ou syndrome d’épuisement professionnel, a des conséquences majeures sur la vie professionnelle – et personnelle – des personnes concernées . Outre une prise en charge psychologique, quels sont les moyens de rebondir ? Une reconversion est-elle la solution ? Pour Sophie Maretto, psychologue-coach certifié en bilan de compétences, il est essentiel s’accorder du temps avant d’envisager un tel changement.
« Une reconversion est loin d’être obligatoire après un burn out », note en préambule Sophie Maretto, psychologue à Levallois-Perret. « La plupart des personnes changent d’entreprise pour éviter d’être confrontées au stress inhérent au lieu associé au burn out. » Sans pour autant changer de métier. Car ce changement nécessite à lui seul beaucoup d’énergie.
Or un burn out peut être comparé à un énorme court-circuit psychique. Il se traduit « par un état d’épuisement professionnel (à la fois émotionnel, physique et psychique) ressenti face à des situations de travail ‘émotionnellement’ exigeantes », définissent le ministère du travail, l’INRS et l’ANACT dans un guide d’aide à la prévention.
Ne pas commencer par là
Les personnes qui en ont souffert présentent souvent un trouble de la concentration, une crainte d’apprendre, un manque de confiance et d’énergie. Ce qui n’est pas compatible avec une reconversion immédiate. « Pour se reconvertir il faut du temps psychique, logistique, et de l’argent », rappelle la psychologue. Et « la capacité à penser n’est pas forcément là : ils ont peur de ne pas être à la hauteur ».
« C’est possible », rassure toutefois Sophie Maretto. Et parfois, la reconversion professionnelle relève même d’un besoin, d’une survie. « Quand le mal être au travail se ressent dans la tâche, dans l’environnement et dans la vie personnelle », estime-t-elle. Mais il faut du temps. « Ce n’est pas par là qu’il faut commencer », poursuit-elle. « Il est important de se laisser du temps pour se reposer, se reconstruire et accorder à son cerveau la possibilité de se reconnecter ».
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Source : interview de Sophie Maretto, psychologue-coach certifié en bilan de compétences – ministère du travail, Institut National de Recherche et de sécurité, agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail
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Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Vincent Roche