Travail de nuit, horaires fractionnés… comment limiter l’impact sur la santé ?
21 janvier 2019
Dmitry Bunin/shutterstock.com
Entre la fatigue chronique, le risque élevé de diabète et même de cancer, le travail de nuit et le travail posté entraînent des risques concrets sur la santé. L’INRS propose aujourd’hui des pistes pour prévenir ces dangers chez les salariés.
Tous les salariés exerçant un travail de nuit, posté ou en horaires fractionnées (3×8, 4×8…) sont exposés à des risques pour la santé. Or ces cadences concernent 40% de la population active, « soit plus de 10 millions de personnes », relaie l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS).
Directs et visibles, les effets à court terme associés à ces postes sont une fatigue chronique, un décalage par rapport aux rythmes biologiques et sociaux. Et l’impact sur le long terme se traduit fréquemment par le développement de « l’obésité, d’une hypertension, d’un diabète, d’un cancer… » Avec une nette sur-exposition au stress, à l’irritabilité, aux troubles de la mémoire et de la concentration, la sphère psychologique est aussi impactée.
Aménagement des postes et des horaires…
Pour autant, la situation n’est pas inéluctable. Le premier levier de prévention repose sur des alternatives au travail de nuit. Une mesure déjà effective « dans le secteur de la propreté qui encourage depuis une dizaine d’années le nettoyage des bureaux en journée ».
Parfois cette adaptation est parfois plus difficile à faire appliquer par le secteur d’activité. Dans l’industrie par exemple, « le travail de nuit est parfois employé pour rentabiliser les machines en les faisant tourner à temps plein ». D’autres milieux professionnels ne peuvent pas « se passer de présence humaine continue ». C’est le cas de l’hôtellerie, du transport aérien et maritime ou encore des médecins, infirmiers, ambulanciers, aides-soignants, des militaires, policiers, pompiers, agents de gardiennage. Dans ces cas, l’INRS préconise de trouver des variables d’ajustement pour limiter « la désynchronisation interne et la perturbation du sommeil ». Concrètement, pourquoi ne pas « faire des rotations de deux ou trois nuits maximum ? » En effet, « jusqu’à trois nuits consécutives, l’horloge biologique n’a pas le temps de se dérégler ».
Autre pistes suggérées par l’INRS :
– « Ajuster la durée du poste de nuit en fonction de la pénibilité des tâches » ;
– « Adapter la nature des tâches selon les heures de vigilance (en programmant par exemple les opérations les plus sollicitantes en début de nuit » ;
– « Insérer des pauses appropriées, organiser des temps de transmission suffisants entre les équipes ».
Dans tous les cas, la prévention consiste aussi à sensibiliser les salariés sur les règles d’hygiène de vie et de diététique : « maintenir au moins 7h de sommeil par 24h, avec des siestes si besoin, conserver trois repas par 24h avec une collation la nuit, limiter la consommation de caféine dans les 6h précédant l’horaire du coucher. »
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Source : Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), janvier 2019
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon