Travail et canicule : quelle température ne pas dépasser?
04 août 2022
La Confédération européenne des Syndicats (CES) exige une directive européenne sur les températures maximales de travail. Tous les pays de l'UE ne se sont pas dotés de législation. La France par exemple, n'en a pas.
« Le climat ne se préoccupe pas des frontières nationales. C’est pourquoi nous avons besoin d’une législation applicable à l’ensemble de l’Europe concernant les températures maximales de travail », rappelle Claes-Mikael Ståhl, secrétaire général adjoint de la CES. L’organisme, qui regroupe 89 organisations syndicales nationales réparties dans 39 pays européens (soient 45 millions de membres), a saisi lundi la Commission Européenne. Les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) fixent la température idéale de travail entre 16 et 24°C… Selon la CES, dans l’ensemble de l’Union Européenne, 23% des travailleurs sont désormais exposés à des températures supérieures. Un nombre qui atteint 36% dans l’agriculture et l’industrie et jusqu’à 38% dans le secteur de la construction.
Protéger les travailleurs
On le sait, les fortes chaleurs tuent. Dans les champs, sur les chantiers, sur les routes, elles mettent les travailleurs en extérieur à rude épreuve. « Rien que la semaine dernière (celle du 18 juillet ndlr), en Espagne, deux travailleurs sont morts victime d’un coup de chaleur », rappelle la CES. Pas mieux en France où le dernier point épidémiologique de Santé Publique France rapporte deux accidents du travail mortels en lien possible avec une exposition à la chaleur.
Rappelons qu’une canicule agit à plusieurs niveaux sur la santé : directement, dès que la température dépasse 39°C, elle entraîne alors un stress thermique de l’organisme, avec à la clef un « coup de chaleur » qui peut être mortel. Plus indirectement, la chaleur aggrave l’hypertension artérielle, les maladies cardiaques, les maladies rénales. Elle entraîne aussi une perte de concentration et une fatigue accrue, car on dort mal la nuit et on doit commencer plus tôt à travailler. Les paumes de mains deviennent glissantes et moites, entraînant un risque accru d’accidents du travail, comme le montre une étude parue fin 2021 : au-dessus de 30 C, le risque passe de 5 à 7%, à plus de 38 C, il passe de 10 à 15%. De quoi motiver la mise en place d’une limite…
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Source : CES, 25 juillet 2022 - Santé Publique France
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Ecrit par : Clara Delpas - Édité par : Emmanuel Ducreuzet