Trisomie 21 : « les ciseaux moléculaires » pour retirer le chromosome en trop ?

12 septembre 2025

Des chercheurs japonais ont eu recours à une technique novatrice pour traiter, in vitro, le syndrome de Down (trisomie 21). Avec des « ciseaux moléculaires », ils ont pu retirer le chromosome en trop dans des lignées cellulaires de trisomie 21.

La trisomie 21, ou syndrome de Down, est une anomalie chromosomique causée par la présence d’un chromosome 21 supplémentaire, 3 au lieu de 2. Selon les Nations unies, la prévalence du syndrome de Down est estimée entre 1 sur 1 000 et 1 sur 1 100 naissances vivantes dans le monde.

Des chercheurs de l’université de Mie, au Japon, ont eu recours à de nouvelles techniques d’édition du génome pour traiter, lors de tests in vitro, la trisomie directement dans les cellules. Ces techniques novatrices sont en effet utilisées pour modifier les séquences d’ADN, qui constituent le génome. Plus précisément, les chercheurs ont pu cibler et retirer le chromosome 21 dans des lignées cellulaires de trisomie 21 créées à partir de cellules cutanées, grâce au système CRISPR/Cas9. Distingué par un prix Nobel en 2020, il s’agit « d’un nouveau système simple, rapide et efficace pour couper l’ADN à un endroit précis du génome, dans n’importe quelle cellule. Il est constitué d’un ‘ARN guide’, qui cible une séquence d’ADN particulière, associé à l’enzyme Cas9, qui, comme des ciseaux moléculaires, coupe l’ADN », détaille l’AFM-Téléthon.

L’expression génétique restaurée

Ces résultats, publiés en février 2025 dans la revue Pnas Nexus, ont été observés dans des cellules souches pluripotentes induites (iPSC en anglais) ainsi que dans les fibroblastes. Les iPSC, largement utilisées pour modéliser de nombreuses pathologies humaines, sont des cellules du corps spécialisées, reprogrammées génétiquement en laboratoire. Cela leur fait perdre leur spécialité et elles fonctionnent alors comme des cellules souches embryonnaires. Quant aux fibroblastes, il s’agit de cellules peu différenciées, précurseur du tissu conjonctif. Très présents dans la peau, ces cellules de soutien servent à maintenir et entretenir les tissus du corps.

Après avoir retiré le chromosome en trop dans les cellules, l’équipe japonaise a observé un retour à la « normale » de l’expression génétique et de l’activité cellulaire. Pour l’heure, la technique ne peut être appliquée chez l’homme. Les scientifiques estiment toutefois qu’une technique similaire pourrait être utilisée, chez les personnes présentant une trisomie 21, sur les neurones et les cellules gliales, qui maintiennent les neurones. Toutefois, la trisomie 21 n’étant pas une maladie à guérir, cette avancée scientifique soulève aussi des questions éthiques.

  • Source : Inserm, AFM-Téléthon, Pnas Nexus

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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