Troubles autistiques : des connections défaillantes dans le cerveau

30 novembre 2015

Depuis plusieurs décennies la science débat sur l’origine des Troubles du Spectre Autistique (TSA). Plusieurs facteurs entrent en compte dans les domaines de la neurologie, de la psychiatrie et de la génétique. Selon des chercheurs français, l’altération des perceptions visuelle et cognitive serait liée à des connections défaillantes au niveau cérébral.

Pour mettre en lumière ces altérations cérébrales, les chercheurs du Neurocentre Magendie (INSERM/Université de Bordeaux) ont utilisé une souris porteuse du syndrome du X fragile. Un trouble neurodéveloppemental  lié à la survenue de l’autisme. La perturbation de la connectivité entre neurones a ensuite été mise en évidence à l’aide d’un examen par IRM. « Dans le corps calleux, une désorganisation des fibres nerveuses a été observée. Ces dernières sont pourtant essentielles pour relier les zones néocorticales les unes aux autres », explique le Pr Andreas Frick (auteur de l’étude).

Dans une un second temps, les chercheurs ont étudié de plus près la partie du néocortex, la zone qui traite l’information visuelle. Là encore, « le réseau de cette partie du cerveau était différent, avec davantage de connections provenant de sites locaux que de connections provenant de sites éloignés ». Résultat, au lieu de percevoir une image ou son environnement dans sa globalité, le patient atteint de TSA aura tendance à rester focalisé sur un seul et même point, sur une seule et même information. Or la vision et la compréhension globale des données est essentielle pour une perception fine de notre environnement extérieur.

Elargir le champ de la recherche

Cette découverte permet de mieux comprendre la survenue de certains symptômes chez les patients diagnostiqués pour un TSA comme les difficultés d’interactions sociales et de communication, le traitement anormal de l’information sensorielle et les comportements répétitifs stéréotypés. Transposés chez l’homme, ces résultats pourraient contribuer à la mise au point de nouvelles approches thérapeutiques. Mais aussi aider « à mieux comprendre le rôle que pourrait avoir des modifications de la connectivité cérébrale dans d’autres maladies psychiatriques ou neuro-développementales ».

  • Source : INSERM, le 20 novembre 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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