Troubles du sommeil : une prise en charge somnolente
16 mars 2012
Selon l’Institut de Veille sanitaire (InVS) « en France, une personne sur 5 est concernée par l’insomnie chronique ». Par ailleurs, le syndrome d’apnée du sommeil (SAS) est largement sous-diagnostiqué. De manière générale ces troubles, associés à une détérioration de la qualité de vie, sont insuffisamment pris en charge.
En 2008, le programme d’actions sur le sommeil 2007-2010 de l’InVS a permis de mettre en place une étude épidémiologique visant à quantifier la fréquence et la gravité des troubles du sommeil. Ce travail s’est particulièrement intéressé aux insomnies chroniques et aux syndromes d’apnée du sommeil. Il s’est appuyé sur un questionnaire, élaboré par des cliniciens, auquel 12 636 personnes âgées de plus de 16 ans ont répondu.
Un sondé sur trois déclare avoir des troubles du sommeil au moins 3 nuits par semaine. Ces troubles concernent plus majoritairement les femmes que les hommes (39% des réponses contre 29%). Ils sont par ailleurs plus fréquents parmi les plus âgés. Ainsi 44% des plus de 75 ans déclarent-ils éprouver une insomnie chronique, contre seulement 22% des 16-24 ans.
Le SAS quant à lui, est nettement méconnu et sous-diagnostiqué. Rappelons qu’il se caractérise par des arrêts répétés de la respiration pendant le sommeil. Il peut être à l’origine de maladies cardiovasculaires, de diabète et de somnolence diurne. Selon le travail de l’InVS, seuls 2,4% des participants à l’enquête déclarent souffrir d’un SAS. Or pratiquement 5% d’entre eux en présentent les symptômes !
Enfin l’enquête révèle l’insuffisance de la prise en charge de l’ensemble de ces troubles. Concernant l’insomnie et malgré son impact sur la qualité de vie, elle motive une consultation médicale dans seulement 30% des cas. Pire, seuls 15% des patients souffrant de SAS se sont rendus dans un centre spécialisé sur le sommeil.
Aller plus loin : Consultez l’intégralité de l’étude de l’InVS sur les troubles du sommeil.