











Sophie, Bobo, Khadou. Trois femmes. Trois témoignages bouleversants sur les mutilations sexuelles féminines. “Le Pacte d’Awa” est consacré à cette pratique ancestrale, dont 3 millions de fillettes sont victimes chaque année dans le monde.
“Le matin de mon excision, ma mère m’a dit de ne pas crier. De ne pas tenter de m’échapper, car cela porterait malheur à la famille, et notre honneur à tous était en jeu. Je sais que cela te fera mal. Mais tu dois passer par cette épreuve pour trouver ton identité et t’intégrer dans la société“. Malienne, Sophie avait 8 ans ce jour-là. Aujourd’hui elle en a 53. Et les mots de sa mère résonnent encore dans sa tête. “Ils m’ont servi d’anesthésie“.
Sekou est un père de famille de 45 ans. Sa fille aînée est morte dans ses bras des suites d’une excision à l’âge de 7 ans. “Je n’étais pas d’accord“, affirme t-il. Qu’importe… La tradition est trop forte. Pour s’être dressé contre la coutume, il a dû s’exiler.
Le témoignage de Khadou, une Ethiopienne de 43 ans, est quant à lui plein d’espoir. Excisée et infibulée à 7 ans et à deux reprises, elle en a gardé de profondes séquelles. Aujourd’hui mariée, elle est mère de quatre enfants. Aucune de ses filles n’est excisée ni infibulée. “Souvent j’entends dire que l’excision, c’est notre identité. Mais mon identité, ce n’est pas un sexe cousu. Ma culture, c’est aussi une langue, des tissus, de l’art, des écrits, des contes…” A lire sans modération… Pour en finir avec les mutilations sexuelles – Le Pacte d’Awa, d’Agnès Boussuge et Elise Thiébaut – Collection J’accuse – 128 pages – 7,5 euros
Source : Nature, 23 mars 2006
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