Tuberculose et VIH: la Russie au bord du désastre…

15 novembre 2001

Multipliée par 33 en l’espace de quatre ans, la prévalence de l’infection à VIH dans la ville d’Orël, à 300 km au sud-ouest de Moscou, inquiète les autorités russes !
A juste titre, car ce chiffre saisissant pourrait préfigurer une explosion des cas de SIDA bien sûr, mais aussi de tuberculose… Et la population d’Orël, 900 000 habitants dont 6 000 en univers carcéral, représenterait un vrai réservoir d’infection.

Dans les colonnes du Lancet, une équipe dirigée par le Dr Boris Kazionny tire le signal d’alarme. Car la pandémie de VIH/SIDA favorise la propagation de la tuberculose parmi les sujets immunodéprimés. Inquiétant, quand on sait qu’un Russe sur six est déjà affecté par la tuberculose…

A Orël, les auteurs ont donc constaté une augmentation considérable des cas de VIH. Et parmi la population testée, 85% des sujets recouraient aux drogues injectables et 34% étaient des prisonniers. Gravement préoccupés, Kazionny et ses collaborateurs affirment que la Russie n’évitera un véritable désastre de santé publique qu’au prix d’actions préventives ” agressives et rapides “. Ainsi préconisent-ils ” de faciliter le dépistage (pour) mieux contrôler la pandémie de VIH/SIDA, et de lancer campagnes d’information et d’éducation en direction du grand public “.

  • Source : The Lancet, 3 novembre 2001

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