Tuberculose : le nombre de cas en hausse en France en 2023

19 mars 2024

Après les baisses successives lors des années “Covid”, la tuberculose a connu un rebond en France en 2023. Si l’incidence de la maladie reste faible dans le pays, Santé publique France appelle à ne pas relâcher les efforts.

La tuberculose a progressé en France en 2023, selon des données officielles encore provisoires. Celles-ci, selon le bulletin hebdomadaire de Santé publique France publié ce 19 mars, font état d’une augmentation des cas, avec 4728 cas déclarés. Un rebond après trois années consécutives de baisse du nombre de cas diagnostiqués. En cause : les confinements successifs liés à la pandémie de Covid-19, mais aussi, dans une moindre mesure, une plus grande difficulté d’accès aux structures de soins.

Une incidence en hausse au niveau mondial

L’inversion de la tendance en 2023 serait liée, selon les auteurs de l’étude, « à un rattrapage des cas diagnostiqués ». L’accueil des réfugiés ukrainiens a également pu influencer l’incidence de la maladie en France, alors qu’en 2021, l’Ukraine était le deuxième pays en Europe où l’incidence de la tuberculose était la plus élevée. Un dépistage actif de la tuberculose a d’ailleurs été mis en place dans l’Hexagone et une « augmentation du nombre de cas de tuberculoses à bacilles multirésistants » a été observée après l’arrivée de personnes infectées, en provenance d’Ukraine et de Géorgie.

Toutefois, la tendance à la hausse est observée au niveau mondial. « L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’environ 10,6 millions d’individus ont développé une tuberculose maladie en 2022 et note surtout que le nombre de cas officiellement déclarés dans le monde en 2022 est très nettement supérieur à ceux des années précédentes, en hausse de 16 % par rapport à 2021 et de 28 % par rapport à 2020 », précise l’étude. Du jamais vu depuis la mise en place du système de surveillance de la tuberculose au milieu des années 90.

Les enfants, particulièrement à risque

La tuberculose est une maladie infectieuse causée par une bactérie. Selon l’OMS, 5 à 10 % des personnes infectées développent la maladie et ses symptômes, les bébés et les enfants notamment, particulièrement à risque. Seules les personnes qui développent la maladie sont contagieuses. L’unique moyen de prévention est la vaccination. En France, le vaccin BCG n’est pas obligatoire mais reste fortement conseillé chez les enfants à risque, permettant de réduire les formes graves de la maladie.

Les symptômes sont respiratoires, avec une toux prolongée et parfois du sang et une douleur thoracique. Les patients présentent également une fatigue intense (asthénie), un amaigrissement, de la fièvre et des sueurs nocturnes. Ils « présenteront des symptômes variables selon la partie du corps où la tuberculose devient active. Bien que la tuberculose affecte généralement les poumons, elle touche également les reins, le cerveau, la colonne vertébrale et la peau », précise encore l’OMS.

Un appel à poursuivre la lutte contre la maladie

En France, depuis les années 70, le taux d’incidence a baissé en moyenne de 4,7 % par an. Cette baisse constante a toutefois été interrompue « par des hausses limitées et transitoires », liées à des événements directs ou indirects tels que la guerre en Ukraine et l’accueil de réfugiés.

Dans ce contexte, Santé publique France craint un relâchement des efforts menés depuis plusieurs décennies dans la lutte contre la tuberculose dans le pays. « La tuberculose reste une maladie tragiquement d’actualité. La poursuite d’une lutte antituberculeuse active, dynamique et sachant s’adapter au contexte est donc cruciale. Aller vers les populations les plus à risque parce que vulnérables est notamment indispensable pour interrompre les chaînes de transmission. »

En 2022, 10,6 millions de personnes ont développé la tuberculose dans le monde. 1,3 million de personnes en sont décédées.

  • Source : BEH du 19 mars 2024, Ameli.fr, OMS

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet 

Aller à la barre d’outils