











« Le développement des formes multi-résistantes de la tuberculose est un désastre sanitaire de première grandeur. Or nous lavons provoqué nous-mêmes. Lorsque les patients cessent de se traiter ou sont traités incomplètement, ils favorisent le développement et la dissémination de bacilles tuberculeux résistants. » Dans un rapport rendu public par lInstitut Soros, le Dr Paul Farmer de la Faculté de médecine dHarvard à Boston, exhorte les pays développés à dégager des ressources nouvelles pour relancer la lutte antituberculeuse. Selon lui, 1 milliard de dollars est immédiatement nécessaire pour remettre les programmes antituberculeux sur les rails. Il souligne aussi que « si ces ressources ne sont pas dégagées assez vite, lépidémie risque de devenir pratiquement impossible à endiguer. » Cette situation nest pas nouvelle. Depuis plusieurs années déjà lO.M.S. lance des mises en garde. Les cas de tuberculose résistante aux associations médicamenteuses quelle recommande habituellement ce quil est convenu dappeler la stratégie DOTS sont de plus en plus fréquents. Or aujourdhui, 16% seulement des 8 millions de nouveaux malades diagnostiqués chaque année bénéficient de ces traitements. Même en Europe de lOuest cette menace est largement sous-estimée. Pourtant comme le souligne le Dr Farmer, « ces formes multi-résistantes de tuberculose vont constituer une menace pour les pays développés avant longtemps. Et le coût de leur prise en charge augmentera de façon exponentielle. » Un désastre sanitaire de première grandeur.
Source : WHO Bulletin, 2000, 78 (4), pp 521-533
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