Tuberculose multirésistante : un virage à 180 degrés dans les traitements
11 septembre 2018
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Selon des chercheurs canadiens, plusieurs médicaments s’avèrent plus efficaces que ceux traditionnellement utilisés pour traiter la tuberculose multirésistante. L’OMS a déjà pris acte de ce travail, ce qui devrait conduire à un remaniement des lignes directrices mondiales pour soigner la maladie.
La tuberculose multirésistante reste un défi de taille à l’échelle planétaire. Chaque année, 600 000 cas sont recensés, dont 240 000 mortels. Les pratiques actuelles en matière de traitement prévoient le recours à « des médicaments coûteux utilisés depuis très longtemps, qui entraînent des effets secondaires nocifs comme une nausée constante, une perte de l’audition et de l’insuffisance rénale », alertent des chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill de Montréal (Canada).
Ces scientifiques ont donc combiné des données de plus de 12 000 patients atteints de tuberculose multirésistante. Celles-ci provenaient de 50 études menées dans 25 pays. Résultat, « les médicaments utilisés pour traiter la tuberculose (non résistante, ndlr), comme la bédaquiline, le linézolide et les médicaments de dernière génération, comme les fluoroquinolones, sont d’excellents candidats pour le traitement de la forme multirésistante. »
« Ces molécules ont systématiquement démontré de meilleurs taux de guérison et des taux de mortalité plus faibles, comparativement aux traitements actuellement utilisés », annoncent les auteurs. « Ces médicaments se sont également avérés efficaces pour traiter les souches ultrarésistantes de tuberculose ».
L’OMS valide
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déjà réagi en annonçant des changements considérables dans les recommandations. En effet, « le comité responsable de formuler des recommandations sur le traitement de la tuberculose multirésistante destinées à divers organismes, comme l’American Thoracic Society, le Centre for Disease Control (CDC, États-Unis), l’European Respiratory Society (ERS) et l’Infectious Disease Society of America, évalue aussi en ce moment les nouvelles données », peut-on lire dans un communiqué de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.