Tuberculose : une piste pour la contrer ?

10 octobre 2013

Mycobacterium tuberculosis, la bactérie responsable de la tuberculose. ©cdc.gov

Une équipe franco-britannique a peut-être trouvé un moyen de limiter le développement du bacille de la tuberculose. Les scientifiques ont mis la main sur un acide aminé – l’aspartate – qui serait essentiel pour « nourrir » Mycobacterium tuberculosis, la bactérie à l’origine de l’infection.

Des chercheurs de l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier) se sont intéressés aux mécanismes permettant à M. tuberculosis de s’approvisionner en azote. Cet élément est essentiel à son développement. Il contribue en effet à la synthèse d’un grand nombre de biomolécules, protéines, acides nucléiques et vitamines.

S’appuyant sur une technique d’imagerie des petites molécules, ils ont montré que lorsque des cellules immunitaires présentes dans les voies pulmonaires infectées par le bacille étaient mises en présence d’aspartate, celui-ci se retrouvait à… l’intérieur du pathogène. Et cela grâce à un transporteur d’acides aminé appelé AnsP1, qui permet au bacille de capturer l’azote de sa cellule hôte.

Un ‘transporteur’ qui pose question…

Les chercheurs ont ensuite « inactivé le gène qui code pour le transporteur d’aspartate AnsP1 », nous explique Olivier Neyrolles (Université Paul Sabatier de Toulouse).  Ils ont alors constaté sur la souris que la souche se « multipliait plus lentement et endommageait beaucoup moins les poumons des souris que les souches normales. Ceci révèle le rôle insoupçonné de ce transporteur d’aspartate dans la virulence de la mycobactérie. »

A l’avenir, AnsP1 pourrait constituer des cibles de choix pour de nouveaux antibiotiques. Par ailleurs, la souche mutante obtenue « pourrait être un bon candidat pour la conception de nouveaux vaccins capables de fournir une meilleure et plus longue protection que le BCG ». Rappelons en effet qu’en matière de lutte contre la tuberculose, les médecins sont de plus en plus souvent confrontés à des souches résistantes à plusieurs des antibiotiques disponibles. D’où la nécessité de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques et préventives.

Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : CNRS, 27 septembre 2013- Nature Clinical Biology, 29 septembre 2013

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