La tuberculose, vieille comme le monde… et toujours mortelle
22 mars 2013
A l’hôpital de Hué au Vietnam, les patients affluent. © WHO/K. Lonnroth
Autrefois nommée Phtysie, la tuberculose est connue depuis l’Antiquité : Hippocrate en décrit déjà les différentes formes au Ve siècle avant notre ère. Son ancienneté ne la rend pas pour autant banale. Elle demeure en effet l’une des maladies les plus mortelles. Dans le cadre de la Journée mondiale de la Tuberculose, qui se tient ce dimanche 24 mars, les autorités sanitaires (OMS en tête) rappellent qu’il est « inexcusable d’en mourir encore aujourd’hui ».
La tuberculose est due à un agent infectieux: mycobaterium tuberculosis. Elle est l’une des maladies les plus meurtrières au monde. S’il fallait comparer, elle se situe en deuxième position, juste derrière le VIH/SIDA. En 2011, plus de 8,5 millions de personnes ont développé la maladie et 1,4 million en sont mortes. Soit plus de 3 800 par jour !
Pas seulement dans les pays pauvres
Si 95% des décès par tuberculose se produisent dans les pays à revenu faible et intermédiaire, la maladie n’est pas absente des pays à hauts revenus. Ainsi, en 2010, en France, plus de 5 000 cas ont été déclarés. En fait, si l’incidence a diminué au cours des 20 dernières années, elle demeure stable depuis 2004. Dans l’Hexagone, la forme pulmonaire représente 70% des cas. Et l’Europe n’est pas en reste. Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) de Stockholm, « chaque jour, 1 000 personnes sont infectées. Des chiffres qui nous rappellent qu’en matière de prévention et de lutte contre cette maladie, il ne faut pas relâcher la vigilance.»
À l’occasion de la Journée mondiale de la tuberculose, l’OMS/Europe et l’ECDC ont publié de nouvelles données. Celles-ci indiquent que, d’une manière générale, le nombre de cas de tuberculose diminue à un rythme de 5 % par an, et que les pays de la partie orientale de la Région européenne de l’OMS assument 87 % de la charge de morbidité.
Des souches de plus en plus résistantes
Jusque dans les années 1950, le traitement reposait sur des cures de repos et de soleil en sanatorium. Puis les antibiotiques ont pris le relais. Cependant, au fil du temps, des souches résistantes à un ou même à plusieurs médicaments sont apparues. Selon l’INSERM, « la multirésistance s’installe en raison d’un traitement suivi de manière irrégulière ou partielle. Elle est aussi une conséquence plus générale de l’évolution par sélection naturelle : face à une pression sélective de leur environnement (vaccins, antibiotiques), certaines bactéries s’adaptent pour se répandre plus aisément. » Dans le monde, 630 000 cas ont ainsi été recensés en 2011.
1,6 milliards de dollars par an
Le 18 mars dernier, l’Organisation mondiale de la Santé et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ont averti que des souches de tuberculose résistantes pourraient se propager largement. Ils ont affirmé qu’il était nécessaire de « débloquer un financement international annuel d’au moins 1,6 milliard de dollars pour le traitement et la prévention. » Et de continuer, « Nous faisons du surplace et (une telle somme) permettrait d’administrer un traitement complet à 17 millions de patients, et de sauver 6 millions de vies entre 2014 et 2016. »
C’est dans cette optique que s’inscrit cette année la Journée mondiale de la Tuberculose. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.oms.int ou consultez les grandes lignes du plan mondial Halte à la Tuberculose 2011 – 2015.
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : David Picot