Ulcère de Buruli : la bactérie détectée en Amérique du Sud
10 février 2014
Eaux stagnantes en Guyane ©IRD / R. Gozlan
Déjà identifiée en Afrique, la bactérie responsable de l’ulcère de Buruli, vient d’être détectée pour la première fois dans l’environnement, en Amérique du Sud. Cette découverte permet de mieux comprendre les risques d’émergence de la maladie, qui restent pour l’heure méconnus.
Des équipes de l’Institut de Recherche et de Développement (IRD), de l’Université de Bournemouth, de l’INSERM et du Centre hospitalier de Cayenne ont passé au crible 23 points d’eau douce naturelle situés le long du littoral guyanais. Précisément là où des cas d’ulcère de Buruli ont été observés. Objectif, identifier la « niche écologique » de Mycobacterium ulcerans,la bactérie en cause. Rappelons que la maladie sévit depuis les années 1960 en Guyane. Mais jusqu’à présent, la bactérie n’y avait jamais été détectée dans l’environnement.
Les chercheurs ont analysé au total 174 échantillons d’eau et de différents substrats issus de mares à la recherche de traces ADN de M. ulcerans. Ils ont retrouvé cette dernière sur quatorze sites !. Ceci permet aux chercheurs de mieux comprendre la distribution spatiale de l’agent bactérien dans l’environnement et d’évaluer le risque d’émergence de l’ulcère de Buruli dans cette région.
Cependant, la compréhension de la maladie est à ce jour limitée. « Les sources et modes d’infection ainsi que les interactions de la bactérie avec son milieu naturel restent à préciser », indique l’IRD. « Une infection par contact direct avec la peau apparaît aujourd’hui peu vraisemblable. Une transmission de la bactérie à l’homme par des piqûres de punaises aquatiques semble être une voie possible. Mais elle reste à confirmer ».
Ecrit par Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot