Des ultrasons contre les tumeurs cérébrales
16 juin 2016
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Pour la première fois des équipes françaises sont parvenues, grâce aux ultrasons, à rendre temporairement perméables des vaisseaux sanguins cérébraux chez des patients atteints d’une tumeur cérébrale maligne en récidive. Une méthode qui permet d’accroître la diffusion des traitements, notamment des chimiothérapies, dans le cerveau. Un espoir dans la prise en charge d’autres pathologies cérébrales comme la maladie d’Alzheimer.
Aujourd’hui, le traitement des tumeurs cérébrales primitives malignes repose sur un acte neurochirurgical, suivi de séances de chimiothérapie et/ou radiothérapie. Ces traitements permettent une rémission de la maladie de durée variable selon les patients. En fait, la Barrière Hémato-Encéphalique (BHE), limite le passage et donc la diffusion des traitements dans le cerveau.
Devant ce constat, des équipes de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (APHP), de l’Université Pierre et Marie Curie, de l’INSERM et de la société CarThera ont lancé en juillet 2014 un essai clinique chez des patients en situation de récidive de tumeur cérébrale maligne.
Ouvrir la Barrière Hémato-Encéphalique
Objectif : perméabiliser la BHE, afin d’accroître la pénétration et la diffusion des traitements dans le cerveau. C’est là qu’entre en jeu le dispositif ultrasonore « SonoCloud® ». « Implanté dans l’épaisseur du crâne, ce dispositif est activé quelques minutes avant l’injection intraveineuse du produit », expliquent les auteurs. « Deux minutes d’émission d’ultrasons suffisent à perméabiliser temporairement la BHE pendant 6 heures, permettant ainsi une diffusion de la molécule thérapeutique dans le cerveau 5 fois plus importante que d’ordinaire. »
Pour la première fois au monde, plusieurs « ouvertures » répétées de la BHE ont pu être observées chez les 20 patients traités. La tolérance est par ailleurs excellente : la technologie n’altère pas les neurones et la BHE se referme spontanément 6 heures après la perfusion intraveineuse.
Selon le Pr Alexandra Carpentier, neurochirurgien à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, « cette méthode novatrice offre un espoir dans le traitement des cancers du cerveau, mais aussi d’autres pathologies cérébrales, comme potentiellement la maladie d’Alzheimer, pour lesquelles les molécules thérapeutiques existantes peinent à pénétrer dans le cerveau. Cette technique doit continuer son processus d’évaluation pour envisager un passage en routine clinique dans quelques années ».