Un 3-en-1 pas cher contre le VIH !
02 juillet 2004
Disposer de trithérapies en un seul comprimé sous forme de génériques ? C’est possible ! Une équipe de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) vient de réaliser au Cameroun un essai clinique prometteur sur 60 adultes atteints par le VIH.
Voilà qui permettrait d’étendre l’accès aux traitements antirétroviraux. Une véritable contribution à la stratégie de l’OMS, de traiter ainsi 3 millions de personnes vivant avec le VIH d’ici 2005. Ainsi le développement de génériques combinés à doses fixes, simples d’emploi et bon marché, apparaît-il comme la solution la mieux adaptée aux pays en développement.
Pourquoi ? La forme combinée en un seul comprimé favorise une meilleure observance, simplifie la gestion des commandes et le stockage. Beaucoup plus économique que les trithérapies par médicaments sous brevet, elle permet aussi de soigner un nombre plus élevé de patients à ressources équivalentes.
Le traitement en question offre donc une combinaison de névirapine, stavudine et lamivudine en doses fixes. D’ores et déjà pré-qualifié par l’OMS, il n’était jusqu’alors pas reconnu par certaines agences d’aide internationale, arguant de l’absence d’études cliniques complètes permettant d’attester de leur efficacité, de leur innocuité et de leur qualité. Des points importants d’ailleurs, à tel point que tout récemment, deux génériques d’origine indienne s’étaient vus retirer leur agrément par l’OMS pour défaut de bio-équivalence.
Grâce au travail de l’IRD, ce doute n’a plus lieu d’être concernant cette association fixe. Sur les 60 malades suivis, il n’a été relevé qu’un seul cas d’intolérance nécessitant une modification du traitement. Et au terme de six mois, la charge virale de 80% des patients était indétectable. Selon les auteurs, cette trithérapie générique à doses fixes ” est à la fois efficace, bien tolérée et de qualité. Ces résultats apportent des arguments en faveur de son utilisation comme traitement de première intention dans les pays en développement. ” L’étude se poursuit actuellement pour confirmer sur le long terme ces résultats très encourageants.