Un « brume écran » de Clarins dans le brouillard…

19 octobre 2007

Est-elle un peu trop alléchante, la promesse affichée par le produit Clarins Expertise 3P ? Lancé en janvier dernier, cet aérosol enrayerait les effets cutanés des rayonnements électromagnétiques ! Ceux des téléphones portables par exemple. La DGCCRF et l’AFSSaPS sont à l’affût…

Il faut dire que le fabricant n’a pas lésiné sur les allégations. Exemple : pensez-vous que les ondes électromagnétiques puissent traverser les murs sans traverser votre peau ? Pour la première fois Clarins, dans la recherche des soins anti-pollution, met en évidence le lien entre accélération du vieillissement cutané et exposition aux ondes électromagnétiques artificielles ».

Cette façon de communiquer n’a pas plu à tout le monde. En Italie, le fabricant a été contraint de nuancer son propos. Et en Grande-Bretagne, l’Advertising Standard Authority (ASA) est allée plus loin. Elle a sommé Clarins de ne pas affirmer, sans « preuves scientifiques solides », que l’usage d’appareils tels qu’un ordinateur ou un téléphone portable était susceptible d’endommager la peau ou d’en accélérer le vieillissement.

Le fabricant appuie sa promotion sur une étude publiée dans le Journal of Investigative of Dermatology. Précisons qu’il s’agit en fait d’une « Lettre à la Rédaction » et non d’une publication stricto sensu. Celle-ci évoque un travail réalisé « in vivo », à partir de cultures cellulaires. Mais pour l’ASA, « ce travail in vivo n’apporte aucune preuve de l’efficacité du produit sur le vieillissement de la peau ».

Comme nous l’a confirmé Lionel de Benetti, Directeur Recherche et Développement de Clarins, « nous avons travaillé durant 7 ans sur ce produit avant de présenter le dossier. En France, nous attendons toujours une réponse de la DGCCRF à qui nous avons communiqué les documents scientifiques en mars dernier ». Contacté par Destination Santé, le service de communication de la Répression des fraudes assure « ne pas pouvoir pour des raisons juridiques, nous donner d’informations nominatives sur une société ».

Un vrai climat de suspicion entoure donc ce « brume écran » commercialisé au prix de 36,20 euros les 10 ml. En France et selon les informations communiquées par Lionel de Benetti, les ventes ne semblent pas atteindre des sommets. « Le problème, c’est que les effets ne sont pas visibles immédiatement »…

  • Source : Interview Lionel de Benetti, Clarins le 19 octobre 2007, Journal of Investigative of Dermatology, 20 septembre 2007 ASA Adjudication 15 août 2007

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