Un cancer sur six est d’origine infectieuse
16 mai 2012
Deux millions de cancers d’origine infectieuse, sont recensés chaque année dans le monde. Il s’agit pour la plupart, de cancers du col de l’utérus, du foie ou de l’estomac. Selon une nouvelle étude du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’OMS à Lyon, il y a là 2 millions de nouveaux patients dont la maladie aurait pu être évitée. Contre ces cancers en effet, il existe des moyens de prévention et parfois, des traitements d’autant plus efficaces qu’ils sont précoces.
« Les infections par certains virus, des bactéries ou des parasites représentent l’une des plus importantes causes de cancers évitables dans le monde » explique le Dr Catherine de Martel, chercheur au CIRC.
Avec son collègue le Dr Martyn Plummer, elle a mené une veille épidémiologique précise sur 27 types de cancers, pour déterminer la proportion de ceux dont l’origine infectieuse était avérée. Une recherche véritablement exhaustive puisqu’elle porté sur 184 pays.
Leurs conclusions sont sans appel: 16% des cancers recensés en 2008– c’est-à-dire pas moins d’un sur six – ont été causés par une infection. Ce chiffre naturellement, traduit une moyenne mondiale. La proportion de ces cancers à l’origine infectieuse est en effet bien plus élevée dans les pays en développement (23%) que dans les pays développés (7,4%).
Des mesures simples
La moitié des cancers du col de l’utérus et 80% des cancers de l’estomac ou du foie chez l’homme, sont induits par des agents infectieux. Les premiers sont provoqués par des papillomavirus, les deux autres par les virus de l’hépatite B ou C, et par la bactérie Helicobacter pylori.
En 2008, plus de 600 000 cas de cancers gastriques attribués à cette bactérie ont été diagnostiqués dans le monde. Ce qui a représenté dans les pays développés, 46% des cancers infectieux. Pourtant, une prévention existe et « repose surtout sur des traitements antimicrobiens » rappellent les auteurs.
Plus globalement, des méthodes de prévention éprouvées permettent de diagnostiquer précocement ou d’éviter ces cancers infectieux. « Elles ont amplement prouvé leur efficacité » insiste Catherine de Martel. Il s’agit notamment du frottis cervico-vaginal qui permet de détecter des lésions précancéreuses, et de certaines vaccinations spécifiques. «La vaccination contre le virus HPV (permet de) prévenir le cancer du col de l’utérus. Il y a aussi la vaccination contre le virus de l’hépatite B (HBV), responsable du cancer du foie. C’est pourquoi augmenter la couverture vaccinale devrait donc être une priorité de santé publique dans les régions les plus touchées » conclut le Dr de Martel.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l’étude (disponible uniquement en anglais).