Un Covid sévère ferait vieillir le cerveau de 20 ans !

13 mai 2022

De plus en plus de preuves émergent reliant le Covid-19 à la survenue de problèmes cérébraux. Et selon une équipe britannique la déficience cognitive résultant d'une forme sévère de la maladie serait similaire à celle subie entre 50 et 70 ans et équivaudrait à perdre 10 points de QI.

Il n’est pas rare que les patients touchés par le Covid-19 rapportent dans les semaines suivant leur guérison des symptômes comme un « brouillard cérébral », des soucis de mémoire… Au Royaume-Uni, une étude a récemment révélé qu’une personne sur sept présenteraient des difficultés cognitives 12 semaines après un test Covid positif. Et entre un tiers et trois quarts des patients hospitalisés déclarent toujours souffrir de symptômes cognitifs trois à six mois plus tard.

Pour explorer ce lien plus en détail, des chercheurs de l’Université de Cambridge et de l’Imperial College de Londres ont analysé les données de 46 personnes ayant été hospitalisées en soins intensifs après avoir été contaminées par le Sars-CoV-2. Ces individus ont subi des tests cognitifs après leur guérison.

Difficultés à trouver ses mots

Résultat, comparées à un groupe témoin, les réponses de ces sujets étaient moins précises, avec des temps de réponse plus lents. Et ces déficits étaient toujours détectables six mois plus tard. Pour les scientifiques, « l’ampleur de la perte cognitive est similaire en moyenne à celle subie après 20 ans de vieillissement, entre 50 et 70 ans, et cela équivaut à perdre 10 points de QI. » En fait, les résultats se sont montrés particulièrement médiocres dans des tâches telles que le raisonnement analogique verbal. En clair, dans le fait de trouver ses mots.

Bien qu’il soit désormais bien établi que les personnes qui se sont remises d’un Covid peuvent présenter un large éventail de symptômes de mauvaise santé mentale – dépression, anxiété, stress post-traumatique, faible motivation, fatigue, humeur maussade et sommeil perturbé – l’équipe a constaté que la gravité de la maladie permet de prédire l’intensité des déficits cognitifs.

Selon les chercheurs, la réponse inflammatoire serait largement impliquée dans ce processus. Comme le souligne le Pr David Menon de l’Université de Cambridge, « nous avons suivi certains patients jusqu’à dix mois après leur infection aiguë. Nous avons donc pu constater une amélioration très lente. Bien que cela ne soit pas statistiquement significatif, cela va au moins dans la bonne direction, mais il est très possible que certaines de ces personnes ne se rétablissent jamais complètement. »

  • Source : eClinicalMedicine

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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