Un masque à oxygène contre les séquelles de l’AVC
21 janvier 2016
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Et si un simple masque à oxygène protégeait les victimes d’un AVC aigu des séquelles neurologiques ? C’est l’idée d’une équipe INSERM. Selon les chercheurs, il suffirait de l’appliquer aux patients pendant le laps de temps nécessaire aux équipes médicales pour réalimenter leur cerveau en sang et donc en oxygène. Une découverte publiée dans la revue Brain.
L’accident vasculaire cérébral (AVC), c’est l’obstruction ou à la rupture d’un vaisseau qui transporte le sang, et donc l’oxygène, au cerveau. Il demeure une cause majeure de handicap (hémiplégie et/ou aphasie).
Dans la forme ischémique de l’AVC, les traitements actuels réussissent souvent à sauver les tissus cérébraux encore viables. En revanche, ils ne peuvent sauver ceux déjà endommagés. Or un tissu en manque d’oxygène mais encore viable se nécrose rapidement si la circulation sanguine n’est pas rétablie en urgence.
L’un des principaux enjeux poursuivi par les chercheurs est donc, de protéger le tissu encore viable jusqu’à ce qu’il soit à nouveau irrigué et donc ré-oxygéné.
Dans ce travail, l’équipe INSERM – Unité 894 « Centre de psychiatrie et neurosciences », Paris Descartes – a testé (sur modèle murin) l’hypothèse selon laquelle « l’oxygénothérapie normobare » (100% d’oxygène délivrés par un simple masque facial) empêche le développement des lésions cérébrales.
Les chercheurs ont montré que ce traitement très simple prévient quasi-complètement la perte neuronale et l’inflammation tissulaire chez les souris, et de façon complète les déficits sensori-moteurs, suite à l’ischémie cérébrale. Une découverte d’importance dans la mesure où ce modèle animal d’AVC est considéré comme une bonne représentation de la situation clinique chez l’homme.
« Ce traitement serait très facile à mettre en œuvre chez des patients ayant un AVC, ce dès le transport en ambulance », conclut Jean Claude Baron, principal auteur de ce travail. « Il serait également envisageable de le mettre en œuvre à domicile, avant l’arrivée des secours, chez les patients à haut risque d’AVC, grâce à une formation minimale du patient et de son conjoint. »