Un médicament, ça se soigne…

11 janvier 2005

Votre médecin vous a enjoint de prendre un traitement à des doses et des heures bien précises. Surtout, respectez ponctuellement ses recommandations. Un médicament cela ne se prend pas n’importe quand, ni avec n’importe quoi. Et jamais avec de l’alcool.

Et si vous devez prendre plusieurs traitements, soyez particulièrement vigilant. L’Agence européenne du Médicament (EMEA) a récemment alerté les professionnels sur le danger d’associer deux antirétroviraux – le Reyataz et le Norvir – avec un anti-ulcéreux, le Mopral, ou ses génériques. Dans ces conditions en effet, l’efficacité des antirétroviraux est réduite de 76% et 78% respectivement.

Cela bien sûr, votre médecin ou votre pharmacien vous l’indiqueront logiquement. Sauf si vous décidiez d’utiliser de vous-même des comprimés de Mopral restant d’une ancienne prescription… En matière de médicament, toute liberté prise par rapport à la règle est potentiellement dangereuse…

Si le médecin vous demande de prendre un traitement avec de l’eau, suivez sa recommandation. Même des boissons par ailleurs extrêmement saines peuvent poser un problème. Le jus de pamplemousse par exemple, qui peut favoriser ou, au contraire, inhiber l’action de certains médicaments. Des anti-hypertenseurs appartenant à la classe des inhibiteurs calciques, plusieurs anti protéases utilisées dans le traitement de l’infection à VIH voient leur effet potentialisé par ce dernier. Il diminue en effet la concentration dans l’intestin d’une enzyme (la CYP3A4) susceptible de dégrader ces médicaments.

En revanche, le même jus de pamplemousse augmente la concentration en glycoprotéine-P, qui s’oppose au passage dans le sang de différentes molécules. Parmi lesquelles des médicaments contre le rejet de greffon, certaines chimiothérapies anticancéreuses, des antiallergiques et des traitements à visée cardio-vasculaire.

Enfin ne mélangez jamais alcool et médicament. Une ” simple ” aspirine majore votre alcoolémie de 25%, et certains anti-ulcéreux l’augmentent de 50% ! Il est également connu qu’antibiotiques et alcool ne font pas bon ménage et enfin, tout a été dit sur les risques liés à l’association de l’alcool et des antidépresseurs, anxiolytiques et hypnotiques…

  • Source : Science, Vol. 306 - pp. 2201-2202

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