Un traitement anti-calvitie suivi de près
14 mars 2012
Proposé chez l’homme en cas d’alopécie androgénétique, le finastéride (vendu sous nom de Propécia® mais aussi sous des formes génériques) fait l’objet d’une surveillance rapprochée de la part des autorités sanitaires. En cause notamment, certains effets secondaires impactant la sexualité – des effets d’ailleurs connus connus de longue date – et un risque faible de cancer du sein. L’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) fait le point.
Ce médicament est utilisé depuis des années dans le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), sous un autre nom (Chibro-Proscar®) et à des doses plus élevées. Le produit dont il est ici question est ce stade, uniquement « Propecia® (finastéride 1mg), indiqué dans le traitement des stades peu évolués de l’alopécie androgénétique, chez l’homme âgé de 18 à 41 ans », indique l’AFSSaPS. « Du fait de son mode d’action, des effets indésirables sexuels (baisse de la libido, troubles de l’érection et troubles de l’éjaculation) ont été identifiés avant même la commercialisation du produit en 1999 ».
Ces troubles ne sont pas fréquents, puisqu’ils concerneraient entre 1 et 10 patients pour 1 000 traités. Ils sont considérés comme transitoires et réversibles à l’arrêt du traitement, et figurent naturellement dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP). Des cas (deux au total en France) de troubles de l’érection persistant après l’arrêt du traitement ont toutefois été rapportés. « Le lien de causalité entre la prise de finastéride et la persistance des troubles de l’érection, après l’arrêt du traitement n’est pas établi », précise l’Agence française.
Troubles de l’érection et cancer du sein ?
L’AFSSaPS pointe également du doigt un risque de cancer du sein. D’après l’Agence européenne du Médicament (EMA), un faible nombre de cas a été rapporté chez des patients sous finastéride. Principalement avec la formulation dosée à 5mg, celle qui est utilisée dans le traitement de l’HBP. « Sans toutefois qu’un lien de cause à effet ait été établi », prend soin d’ajouter à nouveau l’AFSSaPS.
Elle recommande ainsi aux patients concernés :
– De respecter la dose de 1 mg/jour, « l’augmentation de la posologie n’apportant pas de bénéfice thérapeutique » ;
– De se rapprocher de leur médecin en cas d’effets indésirables. « Ils pourront à cette occasion revoir la pertinence de la poursuite du traitement au regard des effets ressentis et de leurs inquiétudes ».
L’Agence rappelle également « que compte tenu de son action sur le métabolisme des hormones mâles dans l’organisme, Propecia® est formellement contre-indiqué chez la femme, notamment du fait d’un risque de malformations des organes génitaux chez le fœtus masculin ».
Un dernier point : « la survenue chez l’homme, d’une tension mammaire, d’une augmentation de volume des seins ou d’un écoulement du mamelon, associé ou non à la prise de finastéride, doit conduire à une consultation médicale dans les meilleurs délais. »