











Ne jamais s’interposer entre une femelle et ses petits. Voilà une précaution communément admise. Mais pourquoi ? Des chercheurs américains semblent justement avoir trouvé la réponse : une protéine serait liée à ce comportement typiquement animal…
Stephen Gammie est zoologue dans le Wisconsin, aux Etats-Unis. Avec son équipe, il vient de publier dans Behavioral Neuroscience une intéressante observation sur ce sujet.
L’objet de leur recherche ? Le lien entre l’hormone de libération de la corticotrophine (CRH), naturellement sécrétée par le cerveau, et la façon dont les souris réagissent à un danger pour leur progéniture. Car personne à ce jour n’a encore su expliquer pourquoi les femelles sont prêtes à braver tous les risques pour protéger leurs petits. Aujourd’hui apparemment, c’est fait !
Après avoir injecté cette fameuse hormone à des souris qui venaient de mettre bas, les auteurs ont placé ces dernières face à un danger de taille pour leurs petits : un mâle.
Le résultat obtenu a été spectaculaire : aucune des souris qui avaient reçu cette hormone n’a réagi à la menace. Pire, elles se sont révélées extrêmement peureuses. Et à l’inverse les mères qui n’avaient pas été traitées se sont comportées de manière tout à fait normale, défiant le mâle sans hésiter….
Conclusion : la corticotrophine – ACTH ou hormone de la peur – joue un rôle majeur dans la régulation de l’anxiété et de la réponse au stress chez la souris. Elle est libérée sous l’influence de la CRH, qui elle-même cesse d’être sécrétée par la femelle qui a mis bas. Cet état de fait se prolongerait pendant toute la lactation, ce qui expliquerait pourquoi tout à coup les mères souris oublient la peur. Une réponse purement biologique qui met un peu à mal la thèse -très anthropomorphique -de l’instinct maternel appliqué aux rongeurs !
Source : University of Wisconsin-Madison, 1er août 2004 - Photo: Michael Forster Rothbart
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